(...) ce qui arrive à PSA, après General Motors et Saab, avant Renault et bien d’autres, était non seulement prévisible, mais inéluctable, logique, sinon même salutaire.
Dans un monde limité (et pollué) comme le nôtre, songez que nous en sommes arrivés dans notre pays à un total de 495 voitures particulières pour 1000 habitants, une auto pour deux, enfant compris ! Qui peut croire que nous allons encore pouvoir continuer longtemps à ce rythme ?
Euh, encore beaucoup de monde en vérité, à en croire les réactions interloquées des salariés de Peugeot, sous le choc de ce coup de grisou estival : « Mais comment tout cela peut-il nous arriver à nous ? »
Réponse fastoche, mais encore faut-il se débarrasser des vieux carcans mentaux poussiéreux. C’est un ensemble de concours de circonstances (crise financière, dérégulation sociale, assèchement des ressources naturelles, avidités patronales et actionnariales…) qui conduit à la même douloureuse conclusion : la “Grande perdition” est en train de remettre de l’ordre dans nos folies. (...)
Eh bien, c’est fini et il va falloir nous y faire ! La filière automobile du passé — « une voiture pour tous » (Pompidou) — ne se redressera pas. Le rêve individualiste est en train de se briser. Place au retour du collectif, contraint et forcé. Et à l’entraide. Une révolution est en cours, à l’insu de notre plein gré, que nous ne savons pas ou feignons d’ignorer.
Les 8 000 sacrifiés de PSA, comme les autres à venir, feraient bien de s’en aviser et s’organiser autrement s’ils ne veulent pas voir leurs vies se flétrir. Car ils ne pourront compter sur aucun des intervenants officiels patentés et leurs fumées. (...)