
En marge de la conférence climat, rencontre avec l’Ougandaise Winnie Byanyima, devenue la première directrice exécutive africaine de l’ONG. Elle lie réchauffement, inégalités et pauvreté.
(...) Toujours en mouvement, toujours en rendez-vous, l’Ougandaise Winnie Byanyima est l’une des brillantes personnalités de la société civile plongée au cœur de l’événement climatique onusien. On s’arrache celle qui, depuis mai 2013, est la première femme africaine devenue directrice exécutive d’Oxfam International, la plus grosse ONG de développement de la planète (présente dans près de 100 pays avec 10 000 salariés et 1 milliard de dollars de budget, soit près de 922 millions d’euros). « Une occasion de faire quelque chose pour changer ce système qui menace notre humanité », dit l’ex-diplomate âgée de 56 ans passée par la tête de l’ambassade d’Ouganda en France, par l’Unesco et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). (...)
« La lutte contre le changement climatique est une question de justice, rappelle Winnie Byanyima, car c’est un déni de droits humains qui alimente les inégalités. » Ce message, cette fille d’un leader politique local dont le parti fut interdit sous la dictature d’Idi Amin Dada et d’une institutrice militante des droits de l’homme le martèle partout. (...)
« Il faut parler à ceux qui sont la racine du problème : les entreprises et les Etats. On doit entraîner le mouvement de prise de conscience des firmes, pas celles qui ne font que du greenwashing, mais celles qui veulent vraiment limiter leurs émissions de gaz à effet de serre et s’engager vers les énergies renouvelables. Par exemple, Unilever ou Ikea entament cette longue marche. » Mais pour celle qui fut la première femme ingénieure aéronautique d’Afrique après un passage à l’université de Manchester, le mouvement passe aussi par la base, les initiatives dans les villages afin d’aller vers une économie décarbonée. (...)