
« Justice est faite », par ces mots prononcés, en direct, lundi soir, sur les chaînes de télévision américaines, le président Barack Obama clôt une opération punitive, entamée il y a dix ans, à la suite de l’attaque des « twin towers , revendiquée par le mouvement AL QAIDA . Ben Laden, devenu depuis cet attentat ennemi public n°1 mondial, vient d’être éliminé par des commandos de l’armée US.
Le 11 septembre 2001, nous étions tous des américains, même si l’empathie que nous ressentions à l’époque pouvait être brouillée par un autre sentiment moins avouable : celui que l’on peut éprouver quand le « grand costaud » qui impose sa loi à tout le monde, et parfois très durement, finit par recevoir une bonne correction.
Aujourd’hui, nous sommes encore des américains car nous n’avons pas d’autre choix que de nous ranger derrière la bannière du justicier du monde « civilisé »mais les Etats-Unis imposent une nouvelle fois leur logique, leur manière de faire, leur conception de la justice. Le « grand costaud » s’est vengé, à sa façon, comme au « far-west », en « faisant parler » les armes, en ayant recours sur le territoire pakistanais à une vendetta expéditive qui plonge ses racines dans la nuit des temps, bien avant l’émergence d’une justice s’appuyant sur la loi.
Pour répondre à la barbarie, les Etats-Unis viennent de commettre un acte barbare, ignorant une fois de plus le droit international pour satisfaire le besoin de vengeance d’un peuple blessé et mortifié.
Le « grand costaud »peut ainsi continuer à rouler tranquillement des mécaniques, le criminel a été châtié et nous pouvons effectivement prendre cela au sérieux ainsi que le Président Obama nous y invite*.
Et le monde entier s’incline, l’action de police américaine est approuvée, certains chefs d’Etat comme Nicolas Sarkozy reprennent même à leur compte la déclaration du président américain. Les journalistes jouent le rôle de porte-paroles de la Maison blanche et ne semblent pas avoir trop d’états d’âme malgré la grossièreté de la propagande. Peu importe la photo truquée, les circonstances de l’opération, le largage du corps dans les eaux de l’océan indien selon le rite musulman ! Les mensonges, les manipulations, les provocations grossières ne semblent indigner aucun média. Tout cela est gobé goulument dans une sorte de liesse de mauvaise aloi, dans une ambiance de fête imposée par le vainqueur . Le monde entier est invité à se réjouir, l’impérator Obama est enfin célébré à Washington, il vient paraît-il de gagner ses galons de général . Les images d’américains braillant stupidement leur joie envahissent les écrans. C’est une exaltation grossière, bestiale, celle du chasseur qui vient de débusquer sa proie. « We got him » . .
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