
"Les Grecs posent la question du pouvoir politique et de sa légitimité à l’heure de la « gouvernance mondiale »"
Une Europe qui a peur de ses peuples est-elle viable ? On pouvait se poser la question après les mépris manifestés vis-à-vis des votes français, néerlandais, puis irlandais, contre le traité constitutionnel européen. L’interrogation revient, encore plus forte, au vu de la panique suscitée sur l’ensemble du continent européen par l’annonce d’un referendum en Grèce. (...)
En fait, le processus qui a conduit à cet « accord européen » a tellement bafoué, étape après étape, toute idée de volonté populaire, qu’on en est arrivé à une situation impossible (...)
De reniement de la démocratie en reniement de la démocratie, les dirigeants ont mis le pays au pied du mur. Il apparaît évident que la population, dans sa large majorité, ne veut plus accepter d’énormes sacrifices tout en restant dirigée par des instances, nationales autant qu’européennes, sur lesquelles elle n’a aucun contrôle réel.
Ce soudain retour de la démocratie dans le jeu européen semble étonner les commentateurs habitués à laisser gouverner des « élites » de moins en moins éclairées. (...)
Les Grecs posent donc, de façon évidente, la question du pouvoir politique et de sa légitimité à l’heure de la « gouvernance mondiale ». Ce système absurde qui, au nom de la préservation de dogmes économiques, veut maintenir la domination politique d’une classe dirigeante marginale et uniquement préoccupée par ses intérêts financiers, est aujourd’hui la cible des citoyens grecs. (...)