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Du papillon à la plume
Nous ne méritons pas sa lumière.
Article mis en ligne le 11 septembre 2015

On ne se relève pas immédiatement d’un coup de poing dans le ventre. Je reprends doucement mon souffle et ma plume, après cette photo à encaisser. Un petit corps d’enfant sans vie, forcément, ça me rappelle… ça m’interpelle… ça me déchire.

Car cet enfant est un peu le mien, il est un peu le vôtre, dans le sens où il est celui de l’humanité entière puisqu’il est enfant d’Homme. Et son corps échoué est le symbole de l’inhumanité.

Cette photo a probablement choqué le monde entier, parce que c’est un enfant, incarnation absolue de l’innocence, et qu’un monde qui regarde sans réagir l’innocence assassinée est un monde qui se sent coupable. Normalement.

Je dis bien normalement. Certaines remarques haineuses de certains de mes concitoyens (je devrais dire cons-citoyens) me filent la chair de poule, et me font honte. Vivre en France, dans un pays parmi les plus riches, les plus privilégiés, les plus protégés de la terre, et déverser cette haine sous une photo, sans même respecter la mort qu’elle décrit, est profondément indigne.

A ceux qui pensent que la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde… Bien sûr qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais personne ne nous demande de le faire. Cela ne nous empêche pas de participer, d’apporter notre part de soutien, d’accueil, de partage, de bienveillance, d’effort pour qu’aucun autre enfant ne vienne s’échouer sur une plage. La plupart des populations qui fuient les pays en guerre se réfugient dans les pays limitrophes, avec l’espoir de pouvoir un jour retrouver le leur. Nos pays occidentaux n’absorbent qu’une goutte d’eau comparés à d’autres (Liban, Pakistan, etc…).

A ceux qui pensent que les réfugiés viennent nous prendre notre travail et notre argent… Ils ne viennent rien nous prendre, ils fuient. C’est une question de survie. (...)