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Nos ancêtres, les Arabes
par Hannibal GENSERIC mercredi 8 avril 2015
Article mis en ligne le 20 avril 2015
dernière modification le 8 avril 2015

"Nous sommes tous des Arabes ! Telle est la dernière révélation fracassante des généticiens. Que cela plaise ou non à Marine Le Pen et à Claude Guéant, tous autant que nous sommes, Français, Américains, Esquimaux, Chinois ou Papous, nous descendons d’ancêtres communs ayant peuplé la péninsule arabique ! Après être née en Afrique, l’humanité aurait donc fait une étape dans l’Arabie heureuse, après avoir franchi la mer Rouge. C’est du scoop. En effet, jusque-là, les grands experts des migrations humaines pensaient que la division des troupes s’était plutôt faite au Proche-Orient ou en Afrique du Nord." Le Point, 27/01/2012

Après avoir surgi il y a quelque 200.000 ans en Afrique de l’Est, l’homme moderne (homo sapiens) a commencé par se répandre dans toute l’Afrique, se fragmentant en de nombreuses populations. La vie était belle et la nourriture largement disponible jusqu’au jour où une tribu s’est mise en tête d’aller voir si le soleil ne brillait pas davantage ailleurs. Elle a donc profité d’une baisse des eaux pour franchir la mer Rouge et débarquer sur la péninsule arabique.

Jusqu’ici, on pensait que le premier passage avait dû avoir lieu, entre - 70.000 et - 40.000 ans. Mais la découverte d’outils façonnés par l’homme moderne datant de 106.000 ans repousse la conquête d’au moins 30.000 ans. Les sites archéologiques découverts dans la péninsule arabique attestent d’une expansion très ancienne : des Homo sapiens sont avérés au Djebel Faya d’Oman vers -125.000 ans.

Donc, venant d’Afrique de l’Est, les Homo sapiens franchissent le détroit de Bab-el-Mandeb, investissent la péninsule arabique et dépassent le détroit d’Ormuz. Ils atteindront l’Europe vers -40.000.

Il faut dire qu’à l’époque le climat arabique était humide : à la place du désert actuel, les nouveaux arrivants ont trouvé un paradis terrestre constitué de grandes prairies. C’était peut-être la fameuse « Arabie Heureuse », dont la mémoire de l’Homo Sapiens a conservé le souvenir dans les "livres sacrés", comme celui d’un « paradis perdu ». L’occupation de ce nouvel Éden (la ville d’Aden est dans les parages) aurait duré plusieurs dizaines de millénaires avant que nos intrépides ancêtres ne poursuivent la conquête du monde. (...)

Récapitulons

Tout être humain à la surface du globe est, en son lieu de résidence, un immigré africain de nième génération, sauf bien sûr celui habitant près du foyer de l’humanité en Afrique. Et selon des paléogénéticiens, à part les Africains de souche, nous sommes tous de descendance arabe, nos ancêtres ayant très certainement effectué un passage de plusieurs milliers d’années en péninsule arabique avant d’essaimer petit à petit dans le reste du monde. Si cette théorie est confirmée, parmi les immigrés maghrébins récents d’Europe, ceux qui sont de souche africaine (y compris les Nord-africains : Égyptiens, Libyens, Tunisiens, Algériens, Marocains et Mauritaniens) ne sont pas d’origine arabe, à l’inverse de tous les Européens, descendants des Homo Sapiens arrivant en Europe entre -35 000 et -40.000, ce qui fait, en moyenne 1375 générations. (...)