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El Wattan
Niger-Algérie : « Les cris des enfants étaient au-delà du supportable »
Article mis en ligne le 23 novembre 2013

Aïssa, 24 ans, a survécu à l’un drame les plus meurtriers des routes migratoires subsahariennes depuis dix ans. El Watan Week-end a recueilli son témoignage bouleversant sur une traversée qui a coûté la vie à 92 Nigériens, morts de soif et de faim à une dizaine de kilomètres de la frontière algérienne.

« Je n’avais même pas pour ambition de partir en Europe, juste gagner ma vie en Algérie, où les hommes peuvent travailler dans les chantiers de construction pendant que les femmes et les enfants sont obligés de mendier.

Tous ceux qui étaient avec moi lors de la dernière traversée ne cherchaient qu’à trouver à manger et à s’habiller correctement. Pas plus. » Aïssa, 24 ans, n’est pas près d’oublier la terrible traversée du désert à laquelle il a survécu. Il fait partie du groupe de Nigériens parmi lesquels 92 ont péri de faim et de soif avant d’avoir été sauvés. Parmi eux 52 enfants et 33 femmes. (...)

Les zones frontalières de Tamanrasset et d’Adrar sont celles, d’après des sources sécuritaires, qui reçoivent le plus de migrants, sans qu’aucun centre médical spécialisé destiné à les secourir n’ait été prévu.

« Ce dossier est géré par les services de sécurité, témoigne un officier. Le Croissant-Rouge et le ministère de la Solidarité n’interviennent que très peu. » Mais un comité interministériel (Défense, Intérieur, Affaires étrangères, Santé, Solidarité) en coordination avec les responsables locaux de l’extrême sud, devrait être mis sur pied afin de resserrer la surveillance des frontières.

La gendarmerie et les garde-frontières des 4e et 6e Régions militaires ont arrêté, en deux semaines, 820 migrants subsahariens. Dans les trois prochains mois, ils attendent l’arrivée de 4000 Subsahariens. Aux frontières sud-est, les services de sécurité assurent avoir lancé un nouveau plan opérationnel pour, officiellement, « surveiller les migrants avant même leur entrée sur le territoire algérien, ce qui permettrait d’en sauver plusieurs en situation de détresse. »