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Nicaragua : De 2007 à 2018, Daniel Ortega a bénéficié de l’appui du FMI et a poursuivi une politique en faveur du grand capital national et international
Article mis en ligne le 20 octobre 2018
dernière modification le 19 octobre 2018

Le détonateur principal des protestations sociales qui ont démarré en avril 2018, c’est l’imposition des mesures néolibérales prises par le gouvernement de Daniel Ortega en matière de sécurité sociale et notamment des retraites. Ces mesures étaient voulues par le FMI avec qui Daniel Ortega a entretenu d’excellentes relations depuis qu’il était revenu à la présidence du pays en 2007. D’ailleurs le FMI a félicité le gouvernement pour ses réalisations dans un communiqué publié en février 2018

La gauche est divisée sur l’appréciation de la politique menée par le gouvernement de Daniel Ortega de 2007 à aujourd’hui, de même que sur l’attitude à adopter à propos des protestations sociales et de la répression exercée par le régime. (...)

Les intellectuels de gauche qui trouvent des excuses au gouvernement de Daniel Ortega se refusent à analyser le contenu de classe de la politique appliquée depuis 2007. Ils se gardent bien de mettre en avant à quel point le FMI, la Banque mondiale, le grand capital et les grandes puissances économiques capitalistes se trouvaient satisfaites par les mesures appliquées par Daniel Ortega. Pourtant généralement quand il s’agit d’autres gouvernements, ils n’hésitent pas à dénoncer leur complicité avec les institutions financières internationales, avec les grandes puissances capitalistes à commencer par les États-Unis, et avec le grand capital national et international.

Dans cet article, nous nous proposons d’expliquer en quoi la politique de Daniel Ortega et de ceux qui gouvernent avec lui est favorable au grand capital, aux institutions comme le FMI et les autres institutions financières internationales (IFI) concernées (Banque mondiale, Banque interaméricaine de développement – BID –, etc.). Nous verrons aussi en quoi cette politique approfondit le système dette et le modèle extractiviste-exportateur basés sur l’exploitation des petits producteurs qu’ils soient ouvriers, artisans ou paysans ainsi que sur l’abandon de la souveraineté sur les richesses naturelles et sur une partie du territoire. Sans oublier que le gouvernement de Daniel Ortega a fait appliquer la pire régression en matière d’interdiction de l’avortement. Ensuite dans un prochain article nous reviendrons sur la chronologie du mouvement de protestation qui a démarré en avril 2018 et nous verrons que la répression organisée de manière systématique par le gouvernement de Daniel Ortega a atteint en 6 mois des proportions dramatiques.

Nous expliquerons également pourquoi la politique du gouvernement, qui a semblé donner des résultats économiques positifs en termes de croissance, est entrée en crise avant les évènements qui ont débuté en avril 2018. (...)