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Rue 89 / Nouvel Observateur
Naufrages en Méditerranée : le système de sauvetage en bout de course
Article mis en ligne le 16 septembre 2014

Sur 500 passagers, neuf auraient survécu au naufrage. Deux d’entre eux, des Palestiniens de Gaza repêchés par un porte-conteneur italien, ont témoigné auprès de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), apportant un début d’explication sur le drame.

Leur bateau est parti de Damiette (Egypte), le 6 septembre, à destination de Malte. A bord, des Soudanais, Syriens, Egyptiens et d’autres qui cherchaient à fuir leur pays pour l’Europe. Les passeurs les ont fait changer plusieurs fois d’embarcation avant de se heurter à un refus des migrants, qui craignaient pour leur sécurité à bord du dernier bateau proposé. Alors, les passeurs les auraient délibérément coulés.

D’après l’OIM, si ces informations sont confirmées, il s’agirait d’un « homicide de masse » et « du naufrage le plus grave de ces dernières années ». Encore plus meurtrier que celui qui a coûté la vie à 366 personnes près de Lampedusa, en octobre 2013. Les autorités italiennes ont ouvert une enquête.

Dimanche, un autre bateau a coulé avec 200 passagers à bord au large de Tripoli. La marine libyenne a sauvé 36 personnes. (...)

Frontex a pour mission de « repousser » les bateaux clandestins pour les empêcher d’accoster sur les côtes européennes. De protéger les Etats-membres, pas les migrants. Dans ces opérations conjointes, la frontière entre secours et lutte contre l’immigration illégale est floue. Ce qui pose régulièrement problème, comme le rappelle Vox :

« Les survivants d’un naufrage survenu en 2013 affirment qu’ils ont vu de nombreux hélicoptères les survoler, sans que personne ne leur vienne en aide jusqu’à ce que des pêcheurs italiens les retrouvent, cinq heures après que le bateau a coulé.

Onze survivants ont été secourus – aucun d’entre eux par Frontex. (Deux par un cargo privé, neuf autres par des bateaux grec et sicilien.) Les autres sont portés disparus. »

Cette année, une enquête journalistique internationale – les « Migrant files » – a montré que 23 000 personnes sont mortes entre 2000 et 2013, en tentant de rejoindre l’Europe. Ce chiffre ne cesse d’augmenter.