
Un ouvrage collectif qui pense la sainteté comme le nœud de la redéfinition des interactions entre politique et religieux aux XVIe et XVIIe siècles.
C’est lors de séminaires de recherche, à l’université Bordeaux-III puis au Centre Roland-Mousnier, qu’est née l’idée de cet ouvrage autour de la question des rapports entre sainteté et État au temps du concile de Trente. Elle s’inscrit dans la continuité de la vague de renouvellement historiographique qui marque l’étude du politique depuis les années 1980. Se proposant d’analyser les interactions entre ces deux notions par le prisme de la communauté – de sujets et de fidèles – les auteurs du recueil entendent insister sur le lien indissociable qui se noue dans l’Occident moderne entre le religieux et le politique . (...)
Les patronages des États qui pourraient avoir pour effet de morceler la Chrétienté tendent au contraire vers l’universel, notamment par l’intermédiaire du culte marial, qui connaît lui aussi un spectaculaire renouveau.
Le règne de Louis XIII illustre de la façon la plus manifeste les conséquences politiques induites par la Réforme tridentine, que les auteurs du recueil mettent en avant par une désormais classique méthode d’analyse religieuse des institutions
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La relation directe du roi à Dieu est mise en scène par la nationalisation du culte marial. Dans le même temps, ce nouveau patronage universel rompt avec l’immanence propre à la religion corporatiste et aux patronages locaux. Par l’intermédiaire du patronage, les institutions de la monarchie Bourbon se renforcent et reçoivent une forme d’adhésion populaire suscitée par une propagande royale bien rôdée, deux conditions de son succès. (...)