
Après Mario Draghi à la Banque centrale européenne, la banque d’affaires américaine Goldman Sachs a placé un autre de ses pions, Mario Monti, à la tête de l’Italie.
(...) Lorsque Marc Roche, journaliste au Monde et auteur de « La Banque : comment Goldman Sachs dirige le monde », se rend en Grèce où son livre a été traduit, il se rend compte, « effrayé », que son enquête sur le pouvoir de la banque donne lieu à toutes sortes de théories conspirationnistes :
« Il ne faut pas tomber là-dedans. Leurs réseaux ne peuvent pas tout faire, l’efficacité de ce réseau est moindre aujourd’hui. Et Mario Monti, comme Draghi, sont surveillés par la presse, les députés et les ONG. »
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Marc Roche :
« Alors que les banques françaises recrutent dans leurs conseils d’administration d’anciens diplomates qui connaissent les régions où elles opèrent ou d’anciens dirigeants de grandes institutions internationales, chez Goldman Sachs, plus que toute autre banque, on vise deux profils : les anciens banquiers centraux ou responsables du Trésor et les anciens commissaires européens. »
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On retrouve ainsi chez GS :
– Peter Sutherland (Irlande), président de Goldman Sachs International, ancien commissaire européen à la Concurrence ;
– Otmar Issing (Allemagne), ancien membre du directoire de la Bundesbank et ancien de la BCE ;
– Lord Griffiths (Royaume-Uni), ancien conseiller de Margaret Thatcher ;
– Charles de Croisset (France), ex-patron du Crédit commercial de France ;
– Petros Christodoulou, ancien de Goldman Sachs devenu responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG)
Ces « ouvreurs de porte » permettent à la banque de pénétrer de façon légale le cœur du pouvoir, c’est-à-dire de bénéficier du carnet d’adresses et des informations détenues par ces hommes discrets mais très influents.
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Quels intérêts défendent les anciens de Goldman Sachs lorsqu’ils sont aux affaires ? Ceux des citoyens ou de leur maison-mère ?
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