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Mobilisation du 24 mai pour les réfugiés détenus au CRA de Bordeaux
Article mis en ligne le 24 mai 2017
dernière modification le 29 mai 2017

Après le rassemblement devant la Préfecture vendredi 19 mai 2017 et l’audience accordée à notre délégation, les jeunes soudanais demandeurs d’asile sont toujours privés de liberté au CRA (Centre de Rétention Administrative) et menacés d’expulsion vers l’Italie.

nous nous sommes à nouveau rassemblés ce mercredi 24 mai 2017 à 12h devant le CRA de Bordeaux (Hôtel de police de Meriadeck, rue François de Sourdis)

Ces demandeurs d’asile « dublinés » du CAO de Mérignac ont passé plusieurs mois en France, ils
y ont appris le français, ils se sont insérés dans la vie locale, ont tissé des amitiés… tout cela pour
être finalement arrêtés en Préfecture, mis en centre de rétention en attente d’une expulsion vers
l’Italie où ils n’ont pas souhaité enregistrer leur demande d’asile.
Nous demandons :
 que ces jeunes retenus ne soient pas renvoyés en Italie
 qu’ils soient libérés du CRA de Bordeaux
 qu’ils puissent faire leur demande d’asile en France
 que ceux qui ont des rendez-vous ces prochains jours à la Préfecture ne soient pas à leur
tour retenus et qu’ils puissent eux aussi effectuer leur demande d’asile en France.

Toujours aucune nouvelle du Préfet, voici le courriel que Sylvie Cassou a envoyé à la directrice adjointe du Préfet

Madame la directrice adjointe ,
vous avez bien voulu recevoir au nom de Monsieur le Préfet une délégation de
3 personnes composée de Monique de Marco, Maryse Couronneau et moi-même ce
vendredi 19 mai pour évoquer la situation subie par 11 migrants du CAO de Mérignac. le CAO fermé, ces personnes se trouvaient en centre de rétention
en attente de partir en Italie, premier pays d’accueil . Nous sollicitions pour eux la possibilité et liberté de choisir de demander l’asile en France d’une part , et d’autre part de pouvoir réintégrer le centre Adoma qui les accueille suite à la fermeture du CAO de Mérignac en l’attente de la régularisation de leur statut. Ainsi, nous faisions appel à toute la bienveillance de Monsieur le Préfet pour reconsidérer la situation de ces 30 migrants soudanais accueillis et accompagnés pendant 6 mois pour lesquels
vous , l’Etat, les Communes , les associations et les 16O bénévoles se sont
beaucoup investis pour leur faire vivre une période de répit après un passé
douloureux qui les ont amené à l’exil .
Nous attendons de connaître la suite qui peut être réservée à notre requête
portée par un bon nombre d’associations, de bénévoles impliqués dans
l’accueil des migrants et de citoyens qui restons préoccupés de cette
situation .
Dans l’attente de votre communication et en vous remerciant de votre écoute
attentive je vous prie de recevoir, Madame la directrice adjointe, l’expression de mes sincères salutations

Sylvie Cassou Schotte
Adjointe au maire de Mérignac déléguée à l’Action Sociale et Solidaire
Vice-Présidente du CCAS Conseillère Métropolitaine BX Métropole

Rappel de la lettre au Préfet :

Appel-rassemblement-24-mai+lettre-au-préfet

actuellement voici les associations signataires :
RESF 33 - ASTI Bordeaux - La Cimade - Association ARTS (Accueil Réfugiés Talence Solidarité) - AC !Gironde – EELV Aquitaine – UJFP (Union Juive française pou rla paix) Aquitaine – Ensemble ! Gironde – FSU33 – Médecins du Monde - Délégation Aquitaine – Rénovation – AREVE (Association de soutien aux réfugiés du Val de l’Eyre) – Mouvement des Bénévoles du CAO de Mérignac – Collectif Egalités des Droits Rive droite – Syrie Démocratie 33 – LDH (Ligue des Droits de l’Homme) 33

De nouvelles associations sont invitées à se joindre aux signataires de cette lettre : Contact : 06 31 73 30 73

Des représentants des associations signataires de la lettre au Préfet on pris la parole.
Tous au nom de la solidarité humaine.
En insistant sur l’insupportable privation de liberté de ces exilés qui veulent simplement demander l’asile en France. Insupportable déni de droit pour le pays qui se veut celui des Droits de l’Homme.

André a lu le "manifeste des enfants cachés" du jeudi 6 avril 2017

« Sans la solidarité de délinquants, nous ne serions pas là ! »

L’heure est à la renaissance d’un délit de solidarité. Dans la vallée de la Roya, à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Perpignan, à St-Etienne, à Meaux... des militants et des citoyens qui ont manifesté concrètement leur solidarité désintéressée aux réfugiés ou aux Roms, sont intimidés, menacés, poursuivis par les Autorités.

Nous soussigné, enfants juifs cachés pendant la Seconde guerre mondiale pour échapper à la déportation, déclarons solennellement : si nous sommes en vie, c’est parce que des délinquants solidaires ont désobéi, nous ont cachés, nous ont nourris, en dépit des lois de Vichy et de l’occupant. Ils ont ouvert leur porte, falsifié notre identité, ils se sont tus ignorant les injonctions de la police et de l’administration, ils ont emprunté des chemins de traverse face à la persécution…

Leur solidarité est aujourd’hui reconnue publiquement. Nous leur sommes reconnaissants, comme nous le sommes au courage de nos parents qui ont fait le dur choix de se séparer de nous et de transformer leurs enfants en « mineurs isolés ».

Mais ce devoir de solidarité s’applique aussi aujourd’hui et nous réclamons la fin de ces procédés d’intimidation. Nous proclamons la légitimité du droit de regard des citoyens et des citoyennes sur les pratiques de l’administration, de la justice ou de la police. Nous sommes solidaires avec celles et ceux qui se montrent solidaires des personnes en situation de précarité sans se soucier de savoir si elles sont ou non en situation régulière quant au séjour. Nous passons le flambeau de la solidarité aux lanceurs d’alerte, aux citoyens critiques des politiques xénophobes, aux solidaires du quotidien.
André a ajouté : "On hésite toujours à évoquer les génocides de la deuxième guerre mondiale, car les événements ne sont jamais identiques.

Nous le faisons là car dans les deux cas il s’agit de crimes de bureau. On sait que les détenus au CRA ne vont pas en repartir dans des wagons à bestiaux de la gare Saint-Jean, plus probablement en avion. Mais les autorités ne peuvent ignorer que s’ils sont renvoyés dans leurs pays, ces détenus sont souvent promis à la mort. A de tels ordres il faut parfois désobéir. Nous serons solidaires."
"

Une démarche auprès du Président de la République a été souhaitée.
Pour cela il faut se joindre à l’Appel d’Embrun qui propose à toutes les associations soutenant les demandeurs d’asile en France de cosigner une lettre au Président.

Voici l’appel d’Embrun :

La Cimade 05 - Réseau Hospitalité 05 - Réseau Welcome 05 – Réseau Éducation Sans Frontières 05 – Tous Migrants – Icare 05 – Chemins Pluriels - Solidaritat Ubaye –Collectif Aspres sur Buech – Collectif Guillestre – Un toit, un Droit – Association
Bonvenon – Article 1er- Collectif de Solidarité avec les Réfugiés de Sisteron – Collectif Ensemble – La pastorale des migrants du diocèse de Gap.

Depuis de nombreux mois, nous sommes témoins des faits suivants :
⁃ reconduites forcées aux frontières de migrants et de mineurs isolés se trouvant sur le sol français vers l’Italie.
⁃ reconduites forcées de migrants dits « dublinés » souhaitant demander l’asile vers
d’autres pays européens.
⁃ militarisation des frontières ⁃ application d’un « délit de solidarité » envers les citoyens solidaires

Aujourd’hui :
⁃ À leur initiative, 21 migrants font la grève de la faim à Embrun depuis le 10 mai, suite à la notification pour deux d’entre-eux d’expulsion le 23 mai vers la Norvège. Ils revendiquent que la procédure Dublin soit levée pour l’ensemble de leur groupe
⁃ La santé mentale de nombreux migrants et demandeurs d’asile est mise à mal en raison de l’incertitude quant à leur sort et l’angoisse d’être rejetés vers ce qu’ils ont du fuir ⁃ Des migrants se trouvent à nouveau en errance en France ou dans le pays où ils sont renvoyés car sans solution de statut
⁃ Des mineurs isolés sont livrés à eux même dans les rues

Au final, le règlement de Dublin aboutit à la fabrique de clandestins.
Il est temps que la société civile européenne dise STOP à ces entraves aux droits qui sont au fondement de notre pays et de la construction européenne.
Nous appelons toutes les associations et autres collectifs nationaux qui luttent en faveur du respect des droits humains fondamentaux à s’unir et à solliciter de concert le nouveau gouvernement pour :
⁃ L’arrêt et l’annulation de toutes mesures d’expulsion au prétexte des accords de
Dublin
⁃ Le droit pour toute personne contrainte de fuir son pays de trouver asile dans le
pays de son choix.

Nous appelons les associations et autres collectifs européens qui luttent en faveur du respect des droits humains fondamentaux à s’associer à notre requête auprès de leur gouvernement respectif, car cette requête est celle de l’Europe dans son ensemble.
À Embrun, le 18 mai 2017

LA lettre au Président de la République est à télécharger ici :

Lettre au Président de la République

individuellement vous pouvez signer la pétition

Notre mobilisation continue.
Nous vous proposons de nous retrouver, ce vendredi 26 mai, ceux qui le peuvent, pour représenter les différentes organisations signataires du courrier au Préfet et les citoyens présents tout à l’heure... pour préparer la suite.

Reportage sur la mobilisation du 19 mai devant la Préfecture de Bordeaux :
Mobilisation pour les réfugiés détenus au CRA de Bordeaux