
Passons sur les commentaires sans surprise de nos médias du microcosme. Ceux-là s’empressèrent bien sûr de pointer l’essoufflement du mouvement dès le 25 mai et soulignent aujourd’hui, sans s’embarrasser de détails, le « flou » de leurs propositions et les « leaders inexistants ».
Qu’en est-il réellement ?
On notera d’abord que les Indignados, qui se réclament ouvertement des jeunes
– s’affranchir d’organisations institutionnelles dépassées (partis politiques, syndicats) pour monter un mouvement néanmoins très structuré ;
– rallier l’opinion publique et ébranler le pouvoir politique qui se montra incapable de faire appliquer sa décision d’interdiction, à la veille des élections régionales du 22 mai ;
– essaimer dans toute l’Europe, et en premier lieu en Grèce où les manifestations des Indignés prennent une ampleur à la mesure de la faillite qui frappe leur pays.
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Le mouvement des Indignés espagnols est ensuite parvenu en moins d’un mois à se doter d’un manifeste beaucoup moins flou que ne veulent le voir l’AFP et ses clients, ainsi que d’un catalogue de propositions (en espagnol) classées en huit volets tout ce qu’il y a de plus clairs(...)
Il suffit d’aller visiter leur site (en espagnol) pour constater le foisonnement des initiatives locales encore d’actualité à ce jour.
Et leurs ultimes déclarations, en levant et en nettoyant scrupuleusement leur camp de la Puerta del Sol, ne prêtent guère à confusion sur leurs intentions. En témoignent leur appel à une vaste manifestation le 19 juin et le ton décidé de leurs dernières pancartes :
« Nous ne partons pas, nous nous développons. »
(...) Wikio