
L’interview d’un ancien militant languedocien de l’ultra-droite qui racontait comment lui et les siens « trollait » le Net pour y faire passer leurs idées, a suscité l’ire de la "fachosphère". Au point que fdesouche.com, le porte-étendard de l’ultra-droite sur internet, a tenté de nous discréditer. Enquête sur un blog opaque et ses méthodes contestables.
(...) Tirons quand même notre chapeau aux blogueurs de fdesouche : notre article à peine publié sur midilibre.fr, leur réplique était en ligne. Et avec elle, les commentaires ont afflué sur notre serveur.
Mais, malgré l’énorme masse de commentaires, l’essentiel des critiques contre Midi Libre provenaient... de seulement 6 adresses IP différentes. Une excellente illustration de ce qu’affirmait notre témoin : "On créait des profils juste pour donner l’effet de masse, donner l’impression que c’était la « base » des gens qui pensait comme nous." (...)
Ce site, qui met pourtant la France au coeur de ses préoccupations n’est pas hébergé dans le pays, comme tous les sites qui souhaitent rester hors d’atteinte de la justice.
"Ces sites s’hébergent à l’étranger parce qu’il existe une loi anti-raciste en France depuis 1972", explique à StreetPress le chercheur Marc Knobel.
D’abord installé aux États-Unis, dans la petite ville de Lansing au Michigan, fdesouche "émet" désormais depuis la plateforme PRQ, en Suède (qui semble être aussi l’hébergeur de thepiratebay) par le biais d’une adresse basée à Toronto (Canada) et avec un propriétaire... Indien, Tilak Raj. (...)
Les archives judiciaires fourmillent de plaintes contre fdesouche. On se rappelle de la plainte de Jérome Comino, de celle de Pierre Henry, directeur général de l’association France Terre d’Asile, pour diffamation publique, qui a valu à Pierre Sautarel, le responsable présumé de fdesouche d’être mis en examen le 1er février dernier à Rouen, de la plainte de l’historien Benjamen Stora ou de celle d’Arezki Dahmani, ancien président de l’association France-Plus. Cela sans compter les articles publiés sans autorisation et une façon très cavalière de traiter les copyrights.
Evidemment, les zélateurs d’extrême-droite crient à l’atteinte à leur liberté d’expression, n’hésitent pas à parler de martyr. Jusqu’à Marine Le Pen qui a déclaré qu’ils étaient victimes d’une "véritable persécution judicaire ".
Une persécution pourtant difficile à mettre en oeuvre pour les enquêteurs qui ne peuvent pas réclamer des informations aux fournisseurs d’accès puisque le site est basé à l’étranger. (...)