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Metro Charonne 8 fevrier 1962
Article mis en ligne le 8 février 2012

Dans le Monde, Maurice Duverger s’étonna : " C’est la première fois qu’un gouvernement fait tuer ceux qui soutiennent son action. " Dans l’Humanité Dimanche, Jérôme Favard rectifia : " Ce qui devrait être son action. " C’est au moment où de Gaulle négociait avec le gouvernement provisoire algérien (GPRA) et provoquait ainsi remous et ruptures dans l’armée et la droite que sa police massacra les manifestants au métro Charonne, le soir du jeudi 8 février 1962.

En Algérie, la guerre avait continué, redoublé même. Le FLN ne cédait pas. La France s’enlisait. Et la France se révoltait : la lutte pour la paix y gagnait en ampleur, déstabilisant le pouvoir gaulliste dont la nouvelle Constitution garantissait cependant l’exercice et que protégeait le refus par les socialistes de Guy Mollet de la main tendue par les communistes de Maurice Thorez. Alors de Gaulle avait amorcé un véritable virage, secouant son camp. Celui-ci se fissura. Une partie des officiers de l’armée et des " compagnons " de 1958 firent sécession. Brutalement. L’OAS, l’Organisation de l’armée secrète, se mit à l’ouvre en Algérie et en France. Les attentats succédèrent aux attentats, tous plus sanglants les uns que les autres. Les complots se multiplièrent jusqu’aux tentatives de putsch. (...)

La manifestation du 8 était organisée à l’appel des syndicats CGT, CFTC, FEN, SNI, UNEF. Le PCF et la Jeunesse communiste en étaient partie prenante. Le rendez-vous est donné à 18 h 30 à la Bastille. Il n’y a ni pancartes ni banderoles. Des petits calicots, qu’on plie dans la poche et qu’on ressort pour porter à bout de bras : " OAS assassin ! ", " Union sans exclusive contre le fascisme ", " Paix en Algérie ". La police armée de longs bâtons, les " bidules ", casquée et enveloppée dans des cirés noirs, barre l’accès de la place. Hommes, femmes arpentent les trottoirs. Des cris fusent : " OAS assassin ! ". La chaussée est envahie... (...)

Neuf morts sur ordre du très zélé préfet de police de Charles De Gaulle, Maurice Papon. es victimes étaient pour la plupart communistes. Trois travaillaient à l’Humanité. Daniel Féry, quinze ans, était parmi eux.

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