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France Culture
Massacre de Tulsa : Viola Fletcher, survivante, témoigne à 107 ans
Article mis en ligne le 31 mai 2022

Dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1921 a eu lieu ce qui est considéré comme l’un des pires massacres de Noirs aux États-Unis, occulté pendant 75 ans. Voici le précieux témoignage de Viola Fletcher, survivante de cette nuit terrible.

"Je suis une survivante du massacre de Tulsa. Il y a deux semaines, j’ai fêté mon 107e anniversaire." C’est par ces mots que Viola Fletcher commençait son témoignage lors de la commission sur les droits de l’homme à Washington, le 19 mai 2021. Viola témoigne pour ne pas oublier un massacre qui a été occulté pendant 75 ans des livres d’histoire. (...)

Un pied écrasé à l’origine d’un massacre

En 1921, à Tulsa dans une Amérique toujours ségrégationniste malgré la loi, Dick Rowland, cireur de chaussure de 19 ans est soupçonné d’avoir marché sur le pied d’une jeune fille blanche de 17 ans Sarah Page.

Accusé à tort d’agression, le jeune afro-américain est emprisonné. Alors que des Blancs et le Ku klux Klan réclament un lynchage et se regroupent devant le palais de justice, la communauté noire organise des patrouilles pour les en empêcher. (...)

Une fusillade éclate, des hommes tombent des deux côtés. Dans la nuit la revanche des Blancs se transforme en massacre dans le quartier noir surnommé "Black Wall street", si prospère qu’il fait des envieux du côté des vétérans blancs appauvris. Des rues entières sont brûlées. (...)

1 256 maisons, 131 entreprises, plusieurs églises et le seul hôpital qui accueillait des Noirs sont détruits. En une nuit, 10 000 personnes se retrouvent à la rue et 24 heures plus tard, la Garde nationale met fin au massacre en internant 6 000 rescapés noirs dans des camps

Combien de morts ? (...)

En 2021, ceux qui ont tout perdu en une nuit n’ont encore perçu aucun dédommagement et il n’y a eu aucune condamnation pour les meurtres et les incendies. Aux côtés de Viola, un autre survivant, Hughes Van Ellis, témoigne : "À cause du massacre, ma famille a été chassée de notre maison. On nous a laissé sans rien. Nous sommes devenus des réfugiés dans notre propre pays." (...)