
Ce livre (publié par les éditions Golias) est une compilation de documents révélateurs de l’analogie entre le FN d’hier et celui d’aujourd’hui.
Y sont démontrées la difficulté pour Marine Le Pen, malgré les habiletés tribuniciennes, à se dépouiller des oripeaux paternels les plus exécrables, la distorsion entre le discours du FN ripoliné et son programme, entre son programme et ses objectifs.
Sont mis en relief le fiasco du FN dans les villes qu’il a gérées naguère et les nombreuses condamnations par la Justice de dirigeants et d’élus du parti « Tête haute et mains propres ».
Extrait de la préface de Paul Ariés :
..Je suis convaincu que nous devons continuer à penser donc à parler et à écrire contre le Front national pour comprendre les raisons de son succès et être à même de le contrer efficacement. J’aime que cet ouvrage soit écrit par un père et un fils car j’ai envie d’y voir le symbole du caractère intergénérationnel de ce combat contre les extrêmes-droites. Au moment où tant des gros mots qui servaient à penser l’émancipation sont en berne, salis par les tragédies du XXe siècle, il est important de constater que l’antiracisme et l’antifascisme demeurent des valeurs fortes par delà les années. Ce livre est écrit comme devrait l’être tous ceux consacrés à l’extrême droite, c’est-à-dire sans céder en rien ni à ses thèses bien sûr, ni même et c’est plus rare à son style. Il n’y a en effet que deux façons de faire de la politique, et écrire contre le Front National est un acte politique fort : soit en jouant sur la haine et la peur de l’autre soit en misant sur l’intelligence collective, intelligence de la raison et du sentiment. (...)
Le combat contre l’extrême-droite est perdu d’avance si nous utilisions contre elle les procédés qui sont les siens : les mensonges, la malhonnêteté, les insultes, les invectives, les approximations, etc. Nous ne gagnerons jamais contre le Front national, contre les Identitaires, contre Soral en utilisant leurs propres méthodes. Nous n’avons pas besoin non plus de « gros bras », d’entrainement paramilitaire, de milices populaires, ce terrain est le leur et nous perdrons toujours en utilisant leur répertoire d’action. Nous préférons, nous, de très loin les passions joyeuses aux passions tristes. Nous faisons de la politique à la manière des milieux populaires et non pas à la façon des élites ou des néo-fascistes. Nous combattrons d’autant plus efficacement le FN que nous ne nous contenterons pas de stigmatiser le mal, que nous ne nous porterons pas seulement contre lui, mais que nous lui opposerons d’autres façons de voir, de sentir, d’autres manières d’agir, d’autres alternatives, un autre agenda, etc. A être seulement « contre » le FN nous finirions autrement par être « tout contre », c’est-à-dire par le porter sur notre dos, jusqu’à ce qu’il nous poignarde. (...)