Interdite par le pouvoir, la manifestation organisée ce samedi par le RCD, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (ce parti n’a rien à voir avec le RCD tunisien) a été durement réprimée. Dès vendredi, pour contenir la foule, de nombreux barrages de police ont été installés dans la capitale. Le quotidien El Watan indique que le trafic ferroviaire a été suspendu et les routes de Boumerdès et Tizi-Ouzou bloquées.
La manifestation n’a finalement pas eu lieu. En fin de matinée, devant le siège du RCD, l’impressionnant cordon de police a d’abord empêché les manifestants de sortir de l’immeuble avant de disperser avec violence ceux qui ont tenté d’avancer.
Depuis le balcon de l’immeuble du parti assiégé par la police, Saïd Saadi, le leader du RCD, a appelé à la poursuite du combat. Annoncée la semaine dernière par le chef du parti, la marche avait pour objectif de réclamer la dissolution de toutes les institutions élues et surtout la levée de l’état d’urgence, en vigueur depuis 1992.
Il s’agit de la première grande manifestation depuis les émeutes du début du mois dont les revendications portaient davantage contre la vie chère et le chômage. (...)
Mais la contestation ne faiblit pas dans le pays : elle se politise et commence à s’étendre.
Parallèlement, la répression grandit et se manifeste aussi sur le Net, nouvelle terreur des régimes autoritaires. (...)
Un appel à manifester contre l’état d’urgence le 9 février prochain –date anniversaire de son entrée en vigueur – a été lancé par plusieurs syndicats et partis politiques, dont le RCD. (...)
S’il leur est difficile de se structurer en un front unique, les opposants au régime de Bouteflika, toujours plus nombreux, se rejoignent sur l’essentiel : l’expérience tunisienne leur fait espérer une très proche victoire de la démocratie en Algérie.