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Amnesty International
MEXIQUE-USA : 4 JOURS DE TÉMOIGNAGE AU PIED DU MUR
Article mis en ligne le 28 janvier 2019

J’ai l’opportunité de participer à une mission initiée par mes collègues d’Amnesty International à la frontière du Mexique et des États-unis. L’objectif est d’éclairer la situation des demandeurs d’asile, qui sont nombreux à attendre du côté mexicain. Et lorsqu’ils arrivent à pénétrer sur le territoire US, les mauvais traitements sont nombreux. Je fais partie d’une délégation comprenant à la fois des membres d’AIUSA, mais aussi de plusieurs directeurs de sections qui ont été particulièrement actives — dont la section belge— sur cette question récemment. Notre objectif : collecter de l’information, bien sûr, mais aussi faire pression.

JOUR 1 : LA VIE DE CES DEMANDEURS D’ASILE EST RENDUE INHUMAINE
Nous voilà arrivés à San Diego, en Californie. Nous faisons le point sur les jours qui viennent, et la situation des personnes pour qui nous sommes là : les familles de migrants présents au Mexique, près de la frontière avec les Etats-Unis. Il s’agit de femmes, d’hommes et d’enfants (ces derniers souvent seuls) qui sont venus du Salvador, du Guatemala ou du Honduras, quelques-uns des pays les plus dangereux et violents au monde !

Certains sont là parce qu’ils espèrent simplement pouvoir se présenter à l’un des rares POE (Point of Entry, point d’entrée), où les demandeurs d’asile peuvent présenter leur requête. Dans le passé, cette demande suffisait à les faire entrer sur le territoire américain, même si la suite était parfois abominable (j’y reviendrai plus tard).

Mais les études récentes d’Amnesty ont montré que les officiels présents à ces lieux de passage essaient de décourager ces personnes de même présenter leur demande d’asile.

Nous allons demain à Tijuana, du côté mexicain, à la rencontre de ces personnes, d’officiels mexicains, et de militants et avocats qui les accompagnent (ou tentent de le faire). La situation au Mexique, on le sait, est loin d’en faire un pays sûr, comme le président américain veut le faire croire. Là aussi, des gangs et des passeurs rendent, semble-t-il la vie extrêmement dangereuse pour les migrants, spécialement lorsque ce sont des femmes ou des enfants non accompagnés.

Et puis, voilà que l’actualité rend notre visite encore plus indispensable sans doute : le gouvernement américain a décidé de renvoyer au Mexique tous les demandeurs d’asile, le temps qu’une décision soit prise à leur sujet. Cela est totalement contraire au droit américain et au droit international. Il est vraisemblable que des recours auront lieu devant les tribunaux américains. Mais en attendant, cela rend la vie de ces demandeurs d’asile inhumaine. (...)