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Royaume-Uni : la longue attente des victimes d’esclavage moderne pour pouvoir à nouveau travailler
#RoyaumeUni #esclavage #migrantes #immigration
Article mis en ligne le 21 juillet 2025
dernière modification le 18 juillet 2025

Avec des règles d’immigration complexes et un mécanisme NRM destiné à identifier les victimes d’esclavage moderne débordé, de nombreux migrants ayant échappé à des employeurs abusifs peinent à obtenir le droit légal de travailler.

(...) Le NRM ne remplace pas un visa et ne représente pas un statut de réfugié, mais il est permet à une personne de rester au Royaume-Uni le temps que son cas soit évalué par les autorités.

Dans certaines circonstances, le NRM donne la possibilité de travailler temporairement. Malheureusement, comme l’explique Cynthia, ce droit de travailler ne s’applique pas à son cas.
Les limites complexes du NRM

Le visa d’employée de maison de Cynthia expire avant qu’elle n’obtienne la première décision du NRM, qui est la première étape pour évaluer qu’elle a effectivement été victime de traite des êtres humains et d’esclavage moderne.

A ce moment là, elle n’est pas autorisée à travailler en attendant la décision finale.

Le délai entre la première et la deuxième décision du NRM a en effet une incidence sur les droits des travailleurs. Sii la première décision positive intervient après l’expiration du visa, la personne n’est pas autorisée à travailler pendant la période d’attente. (...)

Les employeurs qui embauchent une personne sans autorisation s’exposent à de lourdes amendes et à des peines de prison, alors que les travailleurs risquent d’être placés en détention et de voir leur statut migratoire remis en question.

Les défenseurs des droits des travailleurs critiquent largement cette limitation du NRM qui oblige de nombreux migrants à gagner leur argent dans l’économie informelle, qui garantit encore moins de protections pour lutter contre les mauvaises conditions de travail.

Florence Yilmaz, cofondatrice de l’association United Domestic Workers Association (UDWA) estime que le NRM est une "solution de fortune". (...)

"Les dispositions du NRM ne tiennent pas compte des besoins des travailleurs domestiques migrants qui ont été victimes de la traite des êtres humains par leur employeur", assure-t-elle à InfoMigrants.

Avec d’autres membres de l’UDWA, Florence Yilmaz a aidé des travailleurs originaires des Philippines, du Sri Lanka et de pays africains à échapper à leurs employeurs abusifs. Une fois libéré, explique-t-elle, la priorité est de trouver un emploi et d’envoyer de l’argent à la famille restée au pays.

"Le fait de ne pas avoir le droit de trouver un emploi expose les travailleurs à un risque encore plus élevé d’être à nouveau exploités", constate Florence Yilmaz.

Le droit de travailler (...)

Il y a quelques semaines, Cynthia a finalement reçu une décision positive de la part du NRM. "Lorsque j’ai lu le courriel, j’ai eu l’impression de pouvoir respirer à nouveau", dit-elle.

Mais ce soulagement se heurte vite à la complexité de la procédure à venir.

Car désormais une nouvelle phase commence. Le ministère de l’Intérieur doit évaluer chaque cas pour déterminer combien de temps une personne peut rester au Royaume-Uni. Cette décision tient compte de facteurs tels que les procédures judiciaires en cours et toute circonstance personnelle particulière, des détails qu’une assistante sociale expliquera à Cynthia, qui rappelle que la seule chose qui compte pour elle actuellement, est de savoir quand elle pourra à nouveau travailler.