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Le Monde
« Les projets de TotalEnergies en Ouganda menacent la santé planétaire »
#biodiversite #sante #totalenergies #ouganda
Article mis en ligne le 3 mars 2023

La réalisatrice et écrivaine Marie-Monique Robin et l’écologue Serge Morand dénoncent le projet pétrolier de TotalEnergies en Ouganda. Les routes percées dans de délicats écosystèmes et le forage de centaines de puits de pétrole risquent de faire émerger de nouveaux foyers infectieux.

Alors que la pandémie de Covid-19 continue de sévir, TotalEnergies joue aux apprentis sorciers, avec la bénédiction du gouvernement. Son projet EACOP (East African Crude Oil Pipeline) menace de provoquer l’émergence de foyers infectieux, un risque qui est totalement ignoré par la multinationale et ses soutiens bancaires et institutionnels. L’entreprise s’apprête à forer 400 puits de pétrole en Ouganda, dont 132 dans la réserve naturelle des Murchison Falls, qui héberge des écosystèmes à nul autre pareil. (...)

En décembre 2022, à Montréal, la COP15 sur la biodiversité a confirmé l’urgence de prendre des mesures pour stopper la sixième extinction du vivant : le projet EACOP ne fera que l’accélérer !

Sida, Ebola, chikungunya

La déforestation massive et la construction de routes menacent la survie de nombreuses espèces animales. (...)

L’impact sanitaire de EACOP promet aussi d’être énorme. Des centaines d’études scientifiques montrent le lien entre la destruction de la biodiversité et l’émergence de maladies infectieuses. C’est particulièrement vrai dans les zones tropicales, qui sont riches en diversité animale et végétale, mais aussi en micro-organismes, car les virus, bactéries et parasites font partie de la biodiversité. (...)

Depuis une quarantaine d’années, la liste ne cesse de s’allonger : sida, Ebola, chikungunya, virus Zika, MERS, Nipah, virus du Nil occidental, fièvre hémorragique de Lassa, SARS-CoV1, Covid-19 : ces nouvelles maladies infectieuses sont des zoonoses, c’est-à-dire qu’elles ont été transmises par des animaux aux humains.

Les scientifiques ont clairement démontré que la déforestation – pratiquée pour exploiter les mines et le bois ou développer l’élevage et les monocultures de palmiers à huile et de soja – provoque des fronts de contact entre la faune et les humains ; par ailleurs, elle perturbe un service écosystémique fourni par la biodiversité, baptisé « l’effet dilution ». (...)