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Attac 33
Les primaires, progrès ou régression démocratique ?
Article mis en ligne le 8 octobre 2011

Dimanche prochain se déroulera le premier tour des primaires organisées par le parti socialiste, point d’orgue d’un « processus moderne qui convient à droite comme à gauche » selon la formule d’encouragement de François Fillon qui regrette sans doute qu’un tel mécanisme de sélection des candidats à l’élection présidentielle ne puisse être mis en place au sein de l’UMP.

Ce satisfecit décerné par le chef d’un gouvernement autiste et fort peu soucieux de démocratie participative est plutôt de nature à inquiéter tout citoyen aspirant à une rénovation de la vie politique et à l’organisation de débats de société permettant de relayer véritablement la volonté populaire. Et la « modernité » du processus reconnue par une droite qui a le culte du chef et qui défend becs et ongles une cinquième République déséquilibrée par l’hypertrophie de l’exécutif n’est pas un gage d’avancée démocratique et d’évolution positive ; elle signifie plutôt que le processus des primaires s’inscrit dans le cadre de l’évolution des grands rendez-vous électoraux qui sont désormais largement influencés par les médias dominants. La personnalisation, la peopolisation, la recherche de la petite phrase ou de la singularité pour créer l’événement ( comme la proposition de Jean-Michel Baylet de légaliser le cannabis) prennent malheureusement le pas sur le débat de fond et occultent la dimension collective et militante de la démarche représentée par le projet du parti. Les sondages stimulent en permanence une course à l’échalote qui surexcite des egos déjà surdimensionnés, mais paradoxalement toujours prêts à se sacrifier pour le bien commun. Le travail et la représentation des militants s’effacent derrière l’aura supposé de tel ou tel : l’enveloppe plutôt que le contenu, le discours incantatoire ou déclamatoire plutôt que les propositions débattues et argumentées.

(...) le candidat qui remportera les primaires et éventuellement par la suite les présidentielles se sentira-t-il engagé par le projet collectif du PS et au-delà par l’attente de changements profonds réclamés par le peuple de gauche, quand tout le processus qui viendra de s’achever aura plutôt tendance à lui faire penser qu’il doit son élection à ses qualités personnelles ?

Un président issu d’un processus empreint d’une telle « modernité » peut-il gouverner normalement, en ayant le souci du bien commun et de la protection des plus démunis ? (...) Wikio