
La IIe Conférence mondiale des Peuples sur le changement climatique et en défense de la vie a débuté ce samedi 10 octobre à Tiquipaya, Cochabamba, en Bolivie, où des appels urgents sont lancés en faveur de la défense de la « Terre-Mère » (la « Madre Tierra ») et de la Vie. Depuis 20 ans, aucun accord international significatif sur les changements climatiques n’a pu être consolidé. La Conférence des Parties des Nations Unies (COP21), qui aura lieu à Paris début décembre, promouvra la signature d’un nouvel accord climatique. En conséquence, nous les peuples du monde devons, à nouveau, faire entendre notre voix pour aborder nos propres visions et solutions face au changement climatique, comme le souligne l’appel de cette conférence
L’idée principale de cette rencontre est de consolider le travail élaboré par les peuples du monde pour construire une culture de vie qui défende la Terre Mère.
Le premier jour, environ 6.000 participants, venus de divers endroits du monde, pour la plupart de « Notre Amérique » (« Nuestramerica »), se sont rendus à la municipalité périrurale de Tiquipaya, où se trouve le campus universitaire connu sous le nom de UNIVALLE, siège de la rencontre. À partir de 9 h, les 12 ateliers programmés ont démarré ; des débats virtuels avaient déjà eu lieu sur la base d’un document et de 4 questions destinées à lancer les discussions. Les groupes de travail ont abordé les thématiques suivantes :
– Menaces du capitalisme contre la vie (...)
– La construction du Vivre Bien et les chemins de la vie. (...)
– Le changement climatique et la culture de la vie (...)
L’inauguration de cette conférence s’est déroulée au début de l’après-midi, dans l’amphithéâtre de UNIVALLE. Outre la présence d’Evo Morales, à l’origine de cette rencontre, se trouvaient également le maire de Bogota Gustavo Petro, le prix Nobel de la paix, Adolfo Pérez Esquivel et des délégués d’organisations populaires. Le ministre bolivien des Affaires étrangères, David Choquehuanca, a entamé une réflexion émouvante demandant de l’aide pour sauver la Terre Mère « blessée à mort ».
Après plusieurs interventions, entre autres celle du Pape François qui, par le biais d’une lettre envoyée aux participants, a exhorté à se laisser guider par le principe d’une « écologie juste et intégrale » pour mettre au point une proposition ferme dans le cadre de la défense de la nature ; le président bolivien, Evo Morales, s’est adressé aux participants en affirmant que le capitalisme est comme le cancer de la Terre Mère, et il a appelé à extirper ce mal pour sauver la planète et l’humanité. Dans ce sillage, il a appelé à une alliance des peuples du Sud et des peuples du Nord pour construire un « grand mouvement mondial » pour pouvoir reconstruire la relation Vie-Terre Mère. « Pour ce faire, il faut développer de nombreuses politiques et programmes, car pour le système capitaliste, la planète, l’environnement, est un objet, objet de pillage. Tandis que pour les peuples la Pachamama, c’est la vie. »
À la fin de la journée, après les groupes de réflexion thématiques, s’est déroulée la rencontre des peuples avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon. À cette occasion, le président Evo Morales lui a remis les « Contributions prévues et déterminées » de l’État plurinational de Bolivie pour sauver la Terre Mère, détaillées en 10 points, qui font partie de la proposition de ce pays pour la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP21).
La proposition bolivienne propose, entre autres, d’adopter un nouveau modèle « de civilisation » dans le monde, sans société de consommation, « guerrerisme », mercantilisme, ni capitalisme, en construisant et consolidant un ordre mondial pour le « vivre bien ». (...)
– Dettes du capitalisme : dette climatique, dette sociale et dette écologique. Les pays capitalistes ont contracté un ensemble de dettes envers les peuples, l’humanité et la Terre Mère, dettes qu’ils se doivent de payer, en commençant par la dette climatique (...)
– Continuer sur le chemin de la défense de la vie (...)
Lidée fondamentale pour construire ce « grand mouvement mondial » est, non seulement de présenter les résultats des débats auprès du sommet de la COP21 qui se tiendra à Paris en décembre, mais également de porter ces réflexions dans nos pays pour que les peuples et les organisations sociales du monde approfondissent la lutte pour la défense de la vie, de la Terre Mère, et avancent vers des transitions post-capitalistes. (...)