
Victimes de conditions de travail difficiles, plusieurs centaines d’égoutiers et autres professionnels des réseaux d’assainissement ont battu le pavé à Paris, le 29 mai dernier, pour demander un départ à la retraite à 50 ans, soit un gain de deux années au vu de ce qu’accorde la législation actuelle. La mobilisation, encadrée par la CGT, intervient suite à une étude de l’INSERM, qui souligne la mortalité précoce à laquelle est exposée la profession : L’espérance de vie des égoutiers est de 17 ans inférieure à la moyenne nationale.
(...) A Paris notamment, où 254 égoutiers sont employés par la ville, la profession est confrontée à l’absence permanente de lumière, aux cafards, aux rats, aux odeurs pestilentielles, aux divers détritus, aux matières fécales et, dans une proportion croissante, à toutes sortes de produits chimiques ou radioactives en sus des nitrates et des solvants. Et les égoutiers ne sont pas à l’abri d’une chute dans l’eau ou d’une exposition à des gaz, comme l’hydrogène sulfuré (provenant des matières en état de décomposition), qui peut provoquer diarrhées, nausées, hépatites virales E et cancers du foie. Ajoutons à cela l’humidité et la chaleur. Il n’en faut pas plus pour que le biologiste Claude Danglot s’alarme : « La mortalité des égoutiers a augmenté de 56% en 10 ans. Et cela ne fait aucun mystère : l’environnement de travail est clairement responsable ». La CGT en est consciente, « les gars ne peuvent pas descendre en scaphandre, mais ils doivent être mieux protégés ».