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Les dessous d’une dynamique économique inégalitaire
Comprendre l’Accord de Libre Echange entre L’Union Européenne, la Colombie et le Pérou
Article mis en ligne le 2 novembre 2011
dernière modification le 30 octobre 2011

En septembre 2007, les gouvernements de Colombie, d’Equateur, du Pérou, de Bolivie et l’Union Européenne commencent des négociations pour trouver un « Accord d’Association » dont les composantes principales sont le dialogue politique, la coopération et le commerce. Rapidement, les deux premières sont mises de côté pour laisser la voie libre à la troisième.

La Bolivie et l’Equateur quittent sans tarder les négociations dès qu’ils comprennent que l’objet réel de ce Traité est de souscrire un Accord de Libre Echange (ALE, ou encore Tratado de Libre Comercio ou TLC) calqué sur l’ALENA (Accord de LibreEchange d’Amérique du Nord), en vigueur depuis 1994. Les conséquences dramatiques de ce dernier, tant pour les travailleurs mexicains que pour les travailleurs états-uniens et canadiens, furent la meilleure des mises en garde pour les gouvernements progressistes de Bolivie et d’Equateur. (...)

A titre d’exemple notons que 3.000.000 d’emplois ont été délocalisés des USA au Mexique dès la signature de l’ALENA, entraînant un accroissement du taux de chômage alarmant dans certains bassins industriels étasuniens alors que de l’autre côté de la frontière, les travailleurs mexicains se sont retrouvés à faire le même travail que les Américains, pour un salaire 8 fois inférieur, et dans des conditions de sécurité moindres qu’aux USA.
(...)

Suite à cette difficulté de négocier des accords régionaux, l’UE se tourne depuis quelques années vers des accords de libre-échange bilatéraux (entre deux pays ou régions de pays). Ceux-ci permettent à l’UE de remettre sur la table des exigences que les pays en développement étaient parvenus à bloquer à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). Etant donné la puissance de l’Europe comparée avec celle de la Colombie ou du Pérou, il est clair qui sera l’acteur dominant dans ces accords.
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En y regardant de plus près, nous constatons que les seuls acteurs qui peuvent (et vont) tirer un bénéfice de l’éventuelle signature du TLC, ce sont les multinationales européennes qui mettront en œuvre, grâce à leurs lobbies surpuissants, toute une série de règles et de lois toutes acquises à leur cause. Sous la perspective de ces mécanismes d’une efficacité redoutable, il nous apparaît plus clairement que le TLC est l’instrument idéal pour que les multinationales puissent transférer le coût (d’une partie) de la crise économique du monde occidental vers le Pérou et la Colombie. De telle sorte, elles extrairont de ces deux pays beaucoup plus de devises que celles qu’elles ne vont y investir.

Par ailleurs, si nous poussons le raisonnement plus loin, nous constatons que chaque euro investi en Amérique latine ne bénéficie pas les travailleurs européens, que du contraire !
(...)

Heureusement, d’autres modèles existent comme celui de l’ALBA (Alliance Bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique). Il s’agit d’un accord mis en place en 2004 par le Venezuela et Cuba. Il a depuis séduit de nouveaux pays ayant des gouvernements progressistes : la Bolivie, le Nicaragua ou encore l’Equateur. L’ALBA vise à mettre en exergue la complémentarité entre pays partenaires plutôt que la compétition. (...)

Cette nouvelle donne économique favorisant les échanges Sud-Sud est porteuse d’espoir car elle incarne une alternative concrète au rouleau compresseur néolibéral

(...) Wikio