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Les dépenses néfastes à l’écologie ont explosé, dit la Cour des comptes
#urgenceclimatique #Macron
Article mis en ligne le 7 juillet 2023

Peu d’argent, peu de suivi... La Cour des comptes dresse un bilan très critique du montant des dépenses publiques consacré à la transition écologique. En parallèle, les dépenses défavorables à l’environnement ont, elles, explosé.

Après le rapport accablant du Haut conseil pour le climat publié fin juin, et celui de l’Autorité environnementale qui estimait en 2022 que la transition n’était « pas amorcée » en France, une nouvelle institution indépendante étrille l’action écologique du gouvernement. Dans une note thématique rendue publique le 6 juillet, la Cour des comptes dresse un bilan très critique de la contribution de la dépense publique à la transition écologique. (...)

L’effort budgétaire devrait donc être décuplé. Et encore, cette estimation ne prend pas en compte les besoins de financement pour « la protection de la biodiversité, la lutte contre les pollutions ou le développement de l’économie circulaire ».

Plus inquiétant peut-être, les dépenses défavorables à l’environnement ont, elles, explosé, passant de 10,3 à 19,6 milliards d’euros entre 2022 et 2023. Dans la sous-catégorie des niches fiscales, la situation est particulièrement critique. La note recense 7,6 milliards d’euros de niches fiscales défavorables contre 3,7 milliards d’euros de « dépenses favorables ». Mais plusieurs dispositifs majeurs, comme l’exonération de taxe intérieure sur les carburants pour les avions commerciaux, sont exclus du périmètre actuel d’analyse de conséquences environnementales des dépenses publiques. Si ce type de dispositifs était pris en compte, cela « aboutirait à une augmentation de plus de 85 % des dépenses [défavorables] ». Pire encore, en ajoutant les dispositifs « provisoires et ponctuels », la Cour conclut que « le volume des dépenses [fiscales] défavorables a plus que doublé entre 2022 et 2023 ».

Des budgets « verts » amoindris en cours de route (...)

Dans le détail, la juridiction financière dénonce également la manière dont ces financements sont mis en œuvre. Elle souligne le manque de chiffrage précis des politiques environnementales et le décalage entre « des objectifs ambitieux » annoncés par l’État au fil des plans et lois successifs, et le manque de « moyens pour les atteindre ». « Chaque année, la Cour constate, dans son rapport sur le budget de l’État, l’absence de programmation des financements d’infrastructures de transport », se désole-t-elle notamment. Avec pour conséquence des infrastructures « inadaptées » et un service « défaillant » qui entraîne un recul de l’usage des transports collectifs, au profit des véhicules individuels carbonés.

Autre problème : il existe un écart persistant entre les crédits environnementaux votés et ceux effectivement exécutés. Les dépenses favorables ont tendance à perdre du budget en cours de route, tandis que les dépenses défavorables sont légèrement supérieures à ce qu’elles étaient initialement votées. « Des dépenses vertes ont pu être reportées ou remplacées par des dépenses brunes considérées comme plus urgentes ou nécessaires », estiment les auteurs de la note. (...)