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Leadership des États-Unis sur la Banque mondiale
Article mis en ligne le 3 septembre 2014
dernière modification le 29 août 2014

L’idée selon laquelle la Banque mondiale serait devenue une énorme bureaucratie progressivement affranchie de l’influence des États ne correspond pas à la réalité. Cette conception erronée est notamment exprimée par l’environnementaliste nord-américain Bruce Rich dans son livre pénétrant sur la Banque mondiale |1|. En réalité, l’institution est fermement sous contrôle du gouvernement des États-Unis.

Celui-ci négocie avec les gouvernements d’autres grandes puissances capitalistes la politique à suivre, sous son leadership, au sein de la Banque mondiale. Régulièrement, il ne prend pas la peine de réaliser les efforts nécessaires pour arriver à un consensus avec ses principaux partenaires (depuis la fin des années 1950, il s’agit du Japon, de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne et de la France) et il impose ses vues directement à la Banque.

En certaines occasions, le gouvernement des États-Unis est entré dans une relation tendue avec le président de la Banque et/ou avec sa direction au sens large. Il faut également tenir compte de l’intervention, plus ou moins active selon les époques, du Congrès des États-Unis. A plusieurs reprises, l’exécutif des États-Unis a dû négocier avec le Congrès l’attitude à tenir à l’égard de la Banque et de ses activités |2|.

La Banque mondiale bien que soumise de manière systématique à l’exercice de l’influence des États-Unis ne dispose pas moins d’une certaine autonomie, c’est là que se niche l’espace pour une logique propre qui entre parfois en conflit avec les intérêts immédiats du gouvernement des États-Unis. Cette autonomie est très limitée et le gouvernement des États-Unis impose sa volonté dans toutes les questions qu’il considère comme importantes. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue les liens étroits entre le milieu des affaires (le grand capital) des États-Unis et la Banque. (...)