
Ce 4 décembre, le Grand Palais ouvre ses portes pour une exposition bien particulière : les multinationales y présentent leurs innovations face au changement climatique. Jusqu’à 250 000 euros peuvent être déboursés par chaque entreprise pour montrer que le secteur privé se joint à la lutte contre les dérèglements climatiques [1]. A la découverte des stands la déception pointe : peu de véritables innovations mais beaucoup de greenwashing, comme nous l’expliquions déjà dans cette enquête.
(...) Des activistes sont venus perturber ces belles présentations. Vers 13h30, un signal est lancé en plein cœur du hall d’exposition. Un « lobby tour » démarre à l’initiative de plusieurs ONG visant à dénoncer « les fausses solutions ». « Suez présente la fracturation hydraulique [utilisée pour les gaz de schiste, ndlr] comme une solution pour l’avenir, crie une jeune femme. Je viens du Dakota du Nord (États-Unis) où ils recourent à cette technique en plein cœur de nos communautés durement affectées ». Au même moment, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll fait son entrée pour visiter l’exposition. Alors qu’il s’exprime devant plusieurs médias, des militants entonnent : « Si tu aimes le greenwashing, tapes dans tes mains ». Retour en vidéo sur cette contre-visite peu appréciée par le ministre. (...)
Expulsion des militants et des journalistes (...)
La mobilisation se poursuit
L’action conduit à la fermeture temporaire du Grand Palais au public. C’est à l’extérieur que se termine ce lobby tour. « Solutions COP21 est basé sur un seul principe : money talks (« L’argent parle ») », dénonce Pascoe Sabido de Corporate Europe Observatory [2]. « Plus vous avez d’argent, plus vous pouvez vous acheter les moyens d’être vu et entendu par nos dirigeants politiques. Dans le même temps, la société civile est à peine écoutée, ce qui souligne la nature antidémocratique de ce genre de foire du lobbying. »
Une grande banderole dénonçant « les fausses solutions » est déployée par plusieurs militants, sous l’œil des forces de l’ordre. « Nous reviendrons demain, après demain, nous n’avons pas peur de l’état d’urgence, lance Audrey Arjoune de Peuples Solidaires - ActionAid France. L’état d’urgence est d’abord climatique. (...)