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Libération
Le pneumologue qui minimisait dans les médias l’impact du diesel sur la santé a été condamné mercredi
Condamnation de Michel Aubier : un jugement historique
Article mis en ligne le 19 juin 2018

six mois de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende, pour avoir caché aux sénateurs qu’il était grassement payé depuis 1997 par Total. Une première.

C’est un jugement historique et symboliquement fort. Pour la première fois en France, la justice a condamné mercredi une personne pour « faux témoignage » devant la représentation nationale. Pour avoir menti devant une commission d’enquête du Sénat, le pneumologue Michel Aubier a été condamné à six mois de prison avec sursis et à 50 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris. La sanction est plus lourde que celle requise par le parquet – qui avait seulement demandé une amende de 30 000 euros, au terme d’une audience de sept heures, le 14 juin – mais moindre que la peine maximale encourue pour ce délit de « faux témoignage » (cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende).

100 000 euros par an de Total(...)

Le mandarin (ancien chef de service à l’hôpital Bichat de Paris, professeur à l’université Paris-Diderot et chercheur à l’Inserm, entre moult autres casquettes), qui a minimisé pendant des années dans les médias les effets du diesel et de la pollution atmosphérique sur la santé, a touché en moyenne autour de 100 000 euros par an de Total. Soit environ la moitié de ses revenus annuels. Le tout pour « neuf demi-journées par mois », comme l’indique son contrat de travail.(...)

« C’est un message fort à tous les Michel Aubier et tous les Claude Allègre [l’ancien Ministre de l’Education connu pour ses propos climatosceptiques, ndlr] qui pullulent dans la communauté scientifique et qui, pour des raisons bassement matérielles, n’hésitent pas à mettre la santé des gens en danger, estime-t-il. Ce message doit être reçu par la communauté scientifique dans son ensemble comme par les industriels. Il faut que l’on arrive à lutter contre la fabrique du doute, à discréditer ces gens qui sont payés par les industriels pour semer le doute sur la réalité scientifique de certains sujets graves, retardant ainsi la prise de décision publique. » (...)