Les Tunisiens ne sont pas contentés de faire fuir un dictateur. Ils traquent aujourd’hui toute forme d’autorité illégitime et aspirent à une démocratie sous contrôle populaire. En attendant l’élection de l’Assemblée constituante, au mois de juillet, la vigilance est de mise. Le peuple n’entend pas se laisser confisquer sa révolution par le gouvernement intermédiaire.
Ce que la Kasbah a véritablement arraché au gouvernement, c’est la possibilité pour le peuple de participer à la refondation d’un nouveau régime. L’assemblée constituante en dehors de sa mission proprement constitutionnelle, qui définira une nouvelle République et nouveau régime, doit aussi réformer le cadre législatif, le code électoral, la loi sur les partis politiques, la loi sur les associations, la loi organique relative au Conseil supérieur de la magistrature et au Conseil d’État.... Bref, tout ce qui a trait à l’organisation des pouvoirs et de la vie politique.
C’est la Commission nationale supérieure de réforme qui a pour mission de préparer la nouvelle loi électorale en vue de la Constituante. (...)