
Le grand groupe privé des maisons de retraites est sous le feu des critiques et se défend de toute mauvaise gestion dans la crise du Covid-19, même si des chiffres interrogent. Mais, contrairement au concurrent Orpéa, il n’a pas encore renoncé à rémunérer ses actionnaires.
Ce jour-là sur le plateau de BFM Business, la chaîne de télévision préférée du monde des affaires, le petit encart qui donne en temps réel les cours de la Bourse à Paris et New York est rouge écarlate. Ce 28 février, les marchés financiers, qui tutoyaient jusqu’ici des records, ont craqué pour la première fois et bouclent leur pire semaine boursière depuis la crise de 2008. La France ne compte alors que 39 cas confirmés de coronavirus, le confinement est inimaginable (et pas imaginé), et la planète finance prend pour la première fois la mesure du danger que le virus peut faire courir à l’économie mondiale – sur le plateau, on commence à parler de « bain de sang » pour les marchés.
Mais devant les caméras, une femme prend le contre-pied de cette peur générale. Elle s’appelle Sophie Boissard et dirige Korian, l’un des deux grands groupes privés français d’Ehpad. Une figure inconnue du grand public mais reconnue dans le petit monde des affaires. Bruno Le Maire avait même milité pour qu’elle soit nommée à la tête de la SNCF l’automne dernier, et son nom circule alors pour la prendre la succession d’Isabelle Kocher chez Engie (ex-GDF Suez). (...)