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France24
« Le défi du coronavirus doit aussi être relevé en Afrique »
Article mis en ligne le 21 mars 2020

L’Afrique apparaît plus que jamais vulnérable à la pandémie de coronavirus. Deux institutions, l’AFD et l’INSERM, appellent donc à la solidarité et annoncent la mise en place d’un dispositif d’aide conjointe au continent africain.

Alors qu’il n’existe à ce stade ni traitement spécifique ni vaccin contre le coronavirus COVID-19, le constat est clair : seuls des systèmes de santé robustes et préparés à faire face à des situations sanitaires exceptionnelles sont aujourd’hui et seront à l’avenir en capacité d’organiser une riposte adaptée. À l’inverse, des risques importants planent sur les populations des pays les moins bien armés - dont ceux du continent africain - confrontés à cette menace. Dès lors, il est essentiel de renforcer la coopération sanitaire internationale, pour faire face à l’épreuve de la propagation de cette infection. (...)

Le déficit structurel de dispositifs de surveillance épidémiologique explique sans doute le fait qu’une grande partie du continent africain paraisse épargnée.

Alors que les premiers cas d’infection au coronavirus viennent d’être décelés sur le continent africain, tout concourt à envisager l’hypothèse d’une circulation active du COVID-19. En effet, l’ampleur des échanges internationaux et, en particulier, celle des liens commerciaux que l’Afrique entretient avec les autres continents sont de nature à permettre une circulation importante du virus sur le continent. Or, si certains pays tels que l’Égypte, l’Algérie et l’Afrique du Sud - identifiés par l’INSERM comme les portes d’entrée potentiellement les plus importantes du virus - disposent de systèmes de santé relativement solides, d’autres ne possèdent que de moyens encore très limités pour détecter les cas suspects, établir des diagnostics et prendre en charge les malades. Ce déficit structurel de dispositifs de surveillance épidémiologique explique sans doute le fait qu’une grande partie du continent paraisse épargnée.

Dans ces circonstances, relever le défi posé par le coronavirus en matière de sécurité sanitaire ne peut s’envisager qu’à la condition de prendre en compte à la fois ses aspects nationaux, régionaux et internationaux. Nous vivons dans un monde en commun et une stratégie de sécurité sanitaire exclusivement nationale serait en effet, par nature, incomplète. (...)

il faut agir vite ; et pour agir vite, il faut être prêt. L’épidémie actuelle est la preuve que les réflexes et les politiques de repli sur soi ont un effet contre-productif et que les efforts de coopération et de coordination sont les seuls à même de juguler durablement des défis transnationaux nécessitant une très forte réactivité.

Parce qu’elle met en pratique le principe du double continuum entre politiques publiques nationales et étrangères, ainsi qu’entre investissements structurants à long terme et capacité à organiser une réponse d’urgence, la politique de développement de la France apparaît plus que jamais comme un élément essentiel de la réponse aux enjeux sanitaires. (...)