
Le changement climatique pourrait bien interagir avec les oscillations naturelles du climat. Depuis 60 ans, la circulation atmosphérique s’est ralentie, conséquence du réchauffement des océans. Si cette augmentation de température se poursuit, elle entraînerait le climat mondial vers un état de « El Niño permanent ». L’océanographe Jacques Merle nous éclaire sur les causes et conséquences de cet état vers lequel on se dirigerait.
(...) Jacques Merle : Le facteur anthropique qui renforce très rapidement l’effet de serre par des émissions de gaz carbonique et autres polluants industriels, rend le climat instable. D’après A. V. Fedorov on risque de retourner rapidement à un monde globalement chaud, tropiques et régions tempérées inclus, semblable à ce qu’il était il y a 3 millions d’années. Cela perturberait considérablement les régions polaires où la disparition progressive de la glace pourrait s’accompagner de températures dépassant 10° C et entrainerait une élévation du niveau moyen de l’océan global de quelques dizaines de mètres.
S’il était démontré que ce réchauffement de l’océan Pacifique équatorial, constaté depuis deux ou trois décennies, est bien la conséquence du réchauffement global anthropique du climat, on aurait la preuve que le changement climatique en cours modifie bien les caractéristiques des signaux climatiques naturels tel que El Niño. C’est ce que suggèrent les auteurs précités sans pour autant être en mesure de l’affirmer avec certitude. Le réchauffement en cours du Pacifique équatorial central, s’il se confirme, est donc à surveiller de près.