
Les témoignages, apportés par huit survivants de cette intervention
meurtrière du 11 février dernier, puis confirmés par sept autres, font état
d’un véritable fait de guerre maritime par un bateau de quarante mètres de
long de la garde côtière tunisienne. Ce dernier, après avoir fait mine de
vouloir se rapprocher de l’embarcation chargée de cent-vingt passagers, a
finalement décidé de foncer droit dessus, le brisant en deux en pleine mer.
Si quatre-vingt cinq personnes ont été sauvées et cinq sont officiellement
mortes, il n’y a guère de doute que les trente disparus ont également perdu
la vie.
Une telle opération s’inscrit dans la logique des politiques de l’Union
européenne consistant à conférer aux pays d’origine le rôle de gendarme des
mouvements migratoires. Elle constitue un véritable fait de guerre et viole
de façon grave et flagrante l’ensemble des conventions internationales,
(...)
Cette attaque marque une escalade meurtrière dans la « Guerre aux migrants »
que les Etats d’origine livrent par procuration, au profit des politiques
migratoires de l’Union Européenne. (...)