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France24
Le Festival de Cannes s’attaque à la "nonnesploitation", aux préjugés sexistes et au regard masculin
Article mis en ligne le 12 juillet 2021
dernière modification le 11 juillet 2021

Le traitement proposé par le réalisateur Paul Verhoeven d’une histoire de sexe entre lesbiennes dans un couvent a ravivé les discussions sur le regard masculin à Cannes, alors que certaines femmes saluent les (quelques) progrès réalisés dans la lutte contre les préjugés sexistes à l’écran et au-delà.

Le monde du cinéma est-il devenu puritain ? Selon Paul Verhoeven, le provocateur vétéran qui a signé “Basic Instinct” et “Showgirls”, la réponse est oui. Cinq ans après son thriller "Elle" sur la revanche d’une femme violée, le réalisateur néerlandais est de retour à Cannes avec "Benedetta", une romance impertinente en habit de nonne qui se déroule au moment de la Contre-Réforme en Italie, au XVIIe siècle.

Il a semblé parfois agacé lorsqu’il a dû faire face, samedi 10 juillet en conférence de presse, à des questions sur le blasphème, la nudité et les scènes de sexe torrides de son film.

“N’oubliez pas, en général, les gens, quand ils ont des relations sexuelles, ils se déshabillent”, a-t-il déclaré. "Donc, je suis fondamentalement abasourdi par le fait que nous ne voulons pas regarder la réalité de la vie. Pourquoi ce puritanisme a-t-il été introduit ? À mon avis ça n’a pas lieu d’être". (...)

"Benedetta" est basé sur l’histoire réelle d’une abbesse mystique, connue pour avoir miraculeusement protégé de la peste sa ville natale de Pescia, en Toscane, avant d’être déchue de son rang à cause d’une relation avec une autre sœur. (...)

"Benedetta" signe le retour de la "nonnesploitation" (mot valise composé de nonne et exploitation), un sous-genre cinématographique inspiré de la domination religieuse, cette fois en période de Covid-19 (même si Verhoeven a réalisé ce film avant l’émergence de la "peste" contemporaine ). Ce film est outrageux, érotique et souvent drôle, à l’image de ces objets liturgiques transformés en accessoires. Mais l’érotisme élaboré des scènes de sexe sied mal à des protagonistes censées être novices en la matière. De fait, le film a relancé le débat à Cannes quant au regard masculin sur une romance lesbienne. (...)