Quatrième producteur mondial de pétrole, le Canada a donné son aval, mercredi 6 avril, pour la construction d’un grand projet pétrolier controversé dans l’océan Atlantique. Sa mise en exploitation du projet est prévue en 2028.
(...) Le pays d’Amérique du Nord est le quatrième producteur mondial de pétrole.
Baptisé Bay du Nord, ce projet est porté depuis des années par le géant norvégien Equinor. Il a pour but d’exploiter un gisement pétrolier à plus d’un kilomètre de profondeur à 500 kilomètres au large de la province de Terre-Neuve. La mise en exploitation du projet est prévue en 2028.
10 millions de barils de pétrole par an (...)
Vives critiques
L’annonce a aussitôt provoqué une levée de boucliers des groupes environnementaux. « Approuver Bay du Nord est un autre pas vers un avenir invivable », a estimé Julia Levin d’Environmental Defence, et une « gifle pour les climatologues, les communautés du Canada et du monde touchées par la crise climatique ».
Pour Greenpeace, cette décision est le « triomphe » de politiques qui ne font « qu’aggraver la crise climatique et la dépendance mondiale aux combustibles fossiles qui brûlent la planète ». Ces organisations rappellent que le secrétaire général de l’ONU a qualifié de « folie » la dépendance persistante aux énergies fossiles, une « addiction qui nous conduit vers une destruction collective ».
Selon le dernier rapport des experts climat de l’ONU (Giec), pour respecter une hausse des températures à +1,5°C, l’usage du charbon sans capture de carbone (une technologie non mature à grande échelle) devrait être totalement stoppé et ceux du pétrole et du gaz réduits de 60 % et 70 %, respectivement, d’ici 2 050 par rapport aux niveaux de 2019.
Plusieurs partis politiques ont également dénoncé cette décision du gouvernement canadien, notamment le Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), allié au parlement des libéraux de Justin Trudeau. « Cela montre exactement ce qui ne va pas avec ce gouvernement. Ils écoutent leurs copains du secteur pétrolier et gazier au lieu d’écouter les spécialistes du climat », a dénoncé Laurel Collins, porte-parole du NPD en matière d’environnement.
« Cancre dans la lutte face aux changements climatiques »
Quant au bloc québécois, 3e formation parlementaire, il estime que le Canada « confirme sa position de cancre dans la lutte face aux changements climatiques » et que cette décision « sonne le glas de la crédibilité » du ministre de l’Environnement. (...)
Le GIEC appelle à des mesures immédiates pour garder un "avenir vivable" et le Canada approuve dans la foulée un grand projet pétrolier offshore, qui permettra l’extraction de 300 millions de barils de pétrole sur 30 ans 🤦♀️ https://t.co/IdA0lFVR9H
— Audrey Garric (@audreygarric) April 7, 2022