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Entre les lignes, entre les mots
La violence organisée contre les populations migrantes
Article mis en ligne le 20 mai 2019

Un parcours, de Conakry à Paris, « Le parcours d’Ibrahim Koné est marqué par la répétition de la confrontation avec les forces de sécurité ». En introduction, les auteurs et autrices abordent, entre autres, les techniques et pratiques policières d’entrave à la migration, le contrôle des mobilités de certain·es, « Alors que les citoyens et citoyennes européennes bénéficient d’une liberté de circulation croissante, les migrations venues de l’extérieur subissent pour leur part un accroissement des contrôles », l’histoire des contrôles des mobilités internes aux contrôles des frontières, l’institutionnalisation de la distinction entre « nationaux et étrangers », les populations jugées indésirables, la convention de Schengen, les moyens de contrôle à distance, les délégations de contrôle (autres pays et entreprises privées), l’« épaississement » des frontières…

« Rendre compte de cette police des migrants nécessite d’analyser les pratiques, les techniques et les représentations des forces de sécurité responsable du contrôle des migrations ».

Les auteurs et autrices parlent de corpus de règles, de répertoire d’actions, de la figure du « migrant » se substituant à la figure de l’« étranger », des nouvelles modalités de l’illégalisation, (en complément possible, Sous la direction d’Olivier Le Cour Grandmaison : Douce France. Rafles Rétentions Expulsions, etre-sans-papiers-nest-pas-delit-cest-une-situation-administrative/ ou Alexis Spire : Accueillir ou reconduire. Enquête sur les guichets de l’immigration, bureaucratie-et-croisade-morale/) des entraves aux déplacements, des interdictions d’installation, des frontières nationales renforcées, de la traque des personnes migrantes, de la continuité des histoires coloniales, des « solutions et résistances » des personnes migrantes « stratégies d’évitement, de dissimulation », des renvois contraints vers le pays d’origine ou d’autres pays de l’Union européenne, du filtrage, du harcèlement, de la dispersion, « Ce répertoire d’actions est mobilisé afin d’interdire l’accès à certains espaces, d’entraver les déplacements, d’empêcher toutes les formes d’installation, de ralentir les parcours ». (...)

Il s’agit dans ce livre de rendre intelligible les violences quotidiennes et leurs répétitions, du rôle central des interventions policières dans la gestion des migrations, « S’exerçant sur les corps, la violence escamote toutes les singularités, réduisant celles et ceux qui la subissent au seul statut de « migrants » ».

Il ne faut cependant jamais oublier les contradictions et es résistances générées par les politiques, en particulier répressives. « A travers des exemples précis, ce livre montre que, si la brutalité des forces de l’ordre peut démobiliser, elle tend aussi, que ce soit du coté des migrantes et des migrants ou de leurs soutiens, à précipiter l’engagement pour contester le régime policier des frontières » (...)