Selon une revue de littérature scientifique, la raréfaction des ressources et la réduction des habitats naturels ont amplifié le risque de frictions entre les animaux sauvages et les êtres humains.
(...) Leur analyse montre que l’augmentation de la température globale génère des rencontres violentes, parfois mortelles, entre des humains et des animaux sauvages sur l’ensemble de la planète (à l’exception de l’Antarctique).
Par « conflit », les scientifiques désignent des interactions directes entre des humains et des non-humains, aux conséquences funestes pour les uns ou les autres. L’attaque d’un randonneur par un ours, par exemple, le massacre d’un troupeau de moutons bleus par un léopard des neiges, ou encore la collision mortelle entre une baleine et un navire. Ces conflits impliquent toutes sortes d’oiseaux, de poissons, de mammifères, de reptiles et d’invertébrés, dont le poids peut osciller entre quelques milligrammes, dans le cas du moustique, et plusieurs tonnes, pour l’éléphant d’Afrique. (...)
Bataille autour de l’accès à l’eau
Les rencontres entre humains et animaux sauvages ne datent pas d’hier. L’augmentation de la température, les sécheresses, les changements de régime de précipitation et autres manifestations du bouleversement climatique ont cependant « amplifié » ce phénomène, selon l’équipe de chercheurs. (...)
Les incidents avec des ours ont triplé
Autre facteur de frictions entre humains et non-humains : la disparition progressive de certains habitats, notamment glacés. (...)
Le changement climatique modifie également les habitudes humaines et animales, ce qui augmente la probabilité qu’elles empiètent l’une sur l’autre (...)
Les conséquences de ces rencontres peuvent être graves, souligne l’équipe de chercheurs. 45 % des conflits mentionnés dans la littérature scientifique ont débouché sur la mort d’un ou plusieurs animaux sauvages ; 43 % ont entraîné le décès d’un ou plusieurs humains. Les répercussions économiques sont également importantes. (...)
Sensibiliser et anticiper
Que faire pour les éviter ? Les auteurs de cette revue de littérature donnent quelques pistes pour mieux partager notre monde bouleversé avec le reste du vivant. En Amérique centrale, les humains ont par exemple coutume d’installer des abreuvoirs dans les endroits prisés par les tapirs afin de limiter leurs visites importunes. Dans l’océan, la mise en place d’aires marines protégées mobiles, dont les frontières évolueraient en fonction des conditions environnementales, pourrait également limiter les interactions funestes entre les animaux marins et les pêcheries. (...)
Le plus crucial reste cependant de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, et mettre un terme à la destruction des forêts, des jungles et des mers où vivent les animaux sauvages. Nos relations avec le reste du vivant risquent, sans cela, de ressembler à un immense champ de bataille. (...)