Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Mouvements
La révolte des indigné-e-s, notes depuis la Plaza Tahrir de Barcelone
Article mis en ligne le 24 mai 2011

Il n’y a plus de doutes. Le vent qui a électrisé le monde arabe ces derniers mois, l’esprit des protestations répétées en Grèce, des luttes étudiantes en Grande-Bretagne et en Italie, des mobilisation anti-Sarkozy en France… est arrivé dans l’Etat espagnol.

Il n’y a plus de place pour le « business as usual ». Les confortables routines mercantiles de notre « démocratie de marché » et ses rituels électoraux et médiatiques se sont vus soudainement perturbés par l’irruption imprévue dans la rue et dans l’espace public d’une mobilisation citoyenne. Cette révolte des indigné-e-s inquiète les élites politiques, toujours mal à l’aise quand la population prend au sérieux la démocratie… et décide de la pratiquer pour son propre compte.

Il y a deux ans demi, quand la crise historique a éclaté en septembre 2008, les « maîtres du monde » ont connu un bref moment de panique, alarmé par l’ampleur d’une crise qu’ils n’avaient pas prévus, par l’absence d’instruments théoriques pour la comprendre et par la crainte d’une forte réaction sociale. Sont arrivées alors les proclamations creuses sur la « refondation du capitalisme » et les faux mea culpa qui se sont peu à peu évaporés, dès que le système financier a été sauvé, face à l’absence de toute explosion sociale.

La réaction sociale s’est faite attendre. Depuis l’éclatement de la crise, les résistances sociales ont relativement faibles. Il y a eu un énorme gouffre entre le discrédit du modèle économique actuel et sa traduction sous forme d’action collective. Plusieurs facteurs l’explique, en particulier la peur, la résignation face à la situation actuelle, le scépticisme par rapport aux syndicats, l’absence de référents politiques et sociaux et l’influence, parmi les salariés, des valeurs individualistes et consuméristes inculquées en permanence depuis des années par le système.

La révolte actuelle, cependant, ne part pas de zéro. Des années de travail à petite échelle des réseaux et mouvements alternatifs, d’initiatives de résistances à l’impact bien plus limité ont maintenu la flamme de la contestation pendant cette période difficile. La grève générale du 29 septembre avait ouvert une première brèche, mais la démobilisation ultérieure des directions des syndicats CCOO et UGT et la honteuse signature du Pacte social l’ont refermée en stoppant toute mobilisation syndicale. Avec comme conséquence le discrédit et la perte de tout prestige des syndicats majoritaires aux yeux de la jeunesse combative qui protagonise aujourd’hui les occupations.(...)

C’est un mouvement de critique du modèle économique actuel et des tentatives de faire payer la crise aux travailleurs dans lequel les jeunes ont un poids important. Le défit est précisément que, comme dans tant d’autres occasions, la protestation de la jeunesse agisse comme un facteur déclenchant et un catalysateur d’un cycle de luttes sociales plus vaste.(...)

« La révolution commence ici » chantions nous hier sur la Plaza Catalunya. Au moins, ce qui commence, c’est un nouveau cycle de luttes de masses(...) Wikio