
Réforme territoriale : le chantier ouvert par le gouvernement tend, chaque jour davantage, les rapports entre l’administration d’Etat et les collectivités locales. L’Aquitaine est à cet égard un laboratoire détonant
Entre un président de conseil général, Philippe Madrelle, qui fait afficher les dettes de l’Etat envers la Gironde et un préfet Dominique Schmitt qui lui répond je ne vous dois rien, entre un président de Conseil régional, Alain Rousset qui part en guerre contre une réforme qui annonce l’asphyxie des régions, et le même préfet qui lui explique au fond que la Région, en termes de crédit, ce n’est pas grand chose à côté de l’Etat, c’est une lutte œil pour œil, dent pour dent.
Cette situation, de plus en plus volcanique, a une raison et véritablement une seule. L’Etat sarkozyen déroule ses arguments, chiffres à l’appui, pour mettre fin à la carte administrative française actuelle. Extraordinaire démonstration en a été fournie à la presse, deux heures durant, ce 15 janvier par le préfet de Gironde et d’Aquitaine...