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le Monde Diplomatique
La prochaine guerre
Article mis en ligne le 26 décembre 2010
dernière modification le 23 décembre 2010

L’incapacité du président Barack Obama à obtenir l’arrêt de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem illustre la partialité de Washington. Elle confirme l’absence de détermination sérieuse des Etats-Unis à imposer la paix sur le front israélo-palestinien. Le risque est grand alors de voir cette « non-paix » se transformer en conflit ouvert, la seule incertitude tenant au lieu de la prochaine guerre : Gaza, le Liban ou l’Iran ?

(...) Lors des négociations secrètes avec les Palestiniens durant l’année qui vient de s’écouler, M. Nétanyahou a répété que tout accord nécessitait l’acceptation par les Palestiniens du « concept de sécurité » israélien, ce qui signifiait, entre autres, l’acquiescement à la présence de troupes israéliennes sur le Jourdain et le long du « mur de l’apartheid » (du côté palestinien bien sûr), et la poursuite de l’occupation d’une partie non négligeable de la Cisjordanie (Dan Ephron, « 16 hours in September », Newsweek, 11 décembre 2010). Il n’a fixé aucun terme à cette présence israélienne, sans doute censée durer jusqu’à ce que les Palestiniens deviennent « civilisés »…(...)

Ce blocage sur le front palestinien pousse l’armée israélienne à échafauder les plans de ses nouvelles guerres, fondées sur ce « concept de sécurité » qui veut que tous ceux qui refusent la domination de Tel-Aviv sur la région soient des « terroristes » qu’il faut éliminer. Aucun autre pays, pas même les Etats-Unis, n’a une conception de la sécurité aussi extensive, une conception qui fait d’Israël un fauteur de guerres permanentes. Sur qui va fondre l’armée israélienne, contre qui portera-t-elle ses prochains coups ? (...)

au Proche-Orient, l’absence de paix débouche forcément sur la guerre… Contrairement à 1973, c’est Israël qui prendra l’initiative directe du conflit, sauf qu’il se heurtera non seulement à des ennemis bien plus efficaces, mais, comme le signale le militant de la paix israélien Uri Avnery (« Ship of fools 2 », Gush Shalom, 18 décembre 2010), à l’hostilité grandissante de l’opinion mondiale, hostilité dont a témoigné la reconnaissance de l’Etat de Palestine dans les frontières de 1967 par le Brésil, la Bolivie, l’Argentine, ou la lettre de 26 anciens dirigeants européens (Chris Patten, Giuliano Amato, Felipe González, Lionel Jospin, Hubert Védrine, Romano Prodi, Javier Solana, etc.) – tout sauf des extrémistes – appelant l’Union européenne à prendre des sanctions si, d’ici le printemps, le gouvernement israélien ne change pas de politique. L’organisation Human Rights Watch a publié le 19 décembre un rapport (« Israel/West Bank : Separate and Unequal ») qui souligne que les Palestiniens sont victimes de discriminations systématiques et appelle le gouvernement des Etats-Unis à réduire de plus de 1 milliard de dollars son aide annuelle à Israël (soit l’équivalent des investissements israéliens en faveur des colonies). (...)

En conclusion, Avnery note que le soutien américain à Israël relève de l’assistance au suicide. (...)

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