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Chroniques du Yeti
La lettre de cachet du seigneur Trichet à son féal Berlusconi
Article mis en ligne le 4 octobre 2011

Petit à petit, la crise de la Grande perdition taille en lambeaux les ultimes fausses apparences du système et met à nu les ressorts d’une malsaine réalité. Ainsi de cette lettre “secrète” du président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, au premier ministre italien, Silvio Berlusconi.

La lettre remonte au 5 août dernier, mais vient seulement d’être révélée par le quotidien italien Corriere de la Sera. Son contenu est si imbuvable que peu à peu, elle est reprise aux quatre vents et remonte en surface comme malodorant cadavre.

Que contient donc cette lettre pour sentir ainsi le souffre ? Rien que de très banal, apparemment, pour monsieur Trichet. Elle prend juste acte du « budget équilibrée » (lire “d’austérité”) voté par le gouvernement de monsieur Berlusconi pour 2012 … et lui intime de manière comminatoire de rajouter quelques mesures à l’aigre sauce. Extraits (cf. ici le texte intégral) :

« la libéralisation totale des services publics locaux et des services professionnels […] via des privatisations de grande ampleur »

« une révision en profondeur des règles régissant le recrutement et le licenciement des salariés »

« intervenir davantage dans le système de retraites » [M. Trichet évoque notamment une intervention sur « l’âge de la retraite des femmes »]

« réduire de façon significative le coût des emplois publics, en durcissant les règles de renouvellement du personnel et, si nécessaire, en baissant les salaires »

« une réforme constitutionnelle visant à durcir la législation fiscale »
(...)

Ah, elle est loin, n’est-ce pas, cette Europe voulue par Jean Monnet, et dont une des principales ambitions étaient de s’opposer aux « pratiques restrictives
et [au] maintien de profits élevés » pratiqués par « un cartel international » !

Le pire est que ce retour à peine déguisée à une féodalité de fait, ce ton comminatoire du seigneur à son féal (sans parler du mépris pour la masse des serfs) se pare des oripeaux de la modernité et de la démocratie.

Quel pouvoir démocratique pour contrôler la BCE de M. Trichet ? Aucun. Comment appelle-t-on un pouvoir aussi régalien détaché de tout contrôle populaire ? Un totalitarisme.

(...) Wikio