Elle est là, tapie, quelques poils drus et raides frémissent sur son groin, l’odeur des lacrymos lui arrache quelques grognements de contentement, elle est bercée par les éructations qui évoquent le sang, la guerre civile dans l’ombre des croix brandies par quelques prédicateurs sur le retour, ragaillardis par l’élection de «  l’homme en blanc  », celui des colonels argentins

. Sa bauge est tapissée des plans de licenciements et des renoncements, ses oreilles ont frémi. Les nazillons «  identitaires  » s’entraînent à l’affrontement physique, contre la police pour l’heure, contre qui après ?

L’opposition au mariage pour tous sert de prétexte aux forces de droite extrême pour créer une situation pré-insurrectionnelle qui peut servir à l’extrême droite qui, elle, est à l’affût, aiguillonnée par une égérie qui éructe sur «  la guerre civile  » et parle de «  faire couler le sang  ». L’irresponsabilité d’un gouvernement social-démocrate aux abois engoncé dans sa logique de gérant loyal de la bourgeoisie et encouragé par le capital européen, et d’un système médiatique complaisant pour ne pas dire plus, fait que les ligues fascisantes sont de retour, que la presse et la télévision leur servent de porte-voix. (...)

C’est en avançant sur des droits nouveaux pour le monde du travail, une baisse drastique du temps de travail, une augmentation générale des salaires et une reprise en main des secteurs stratégiques de l’économie française, industriels et financiers, qu’on peut redresser la nation française, redonner confiance à tous les travailleurs et faire plier Bruxelles.

Les démonstrations de force des travailleurs doivent désormais être porteuses de telles exigences.

Le fascisme a toujours triomphé historiquement sur les décombres laissés par les défaites du prolétariat, que ce soit hier en Espagne, en Italie, en Allemagne, demain…

Le ventre est encore fécond d’où est sortie la bête immonde.