
Plutôt que d’investir temps et argent dans le développement, la construction et le lancement d’un système de communication à un ou plusieurs satellites pour la prochaine décennie, la Nasa pourrait faire appel au privé et se contenter de devenir un simple consommateur des liaisons entre la Terre et Mars.
(...) L’agence spatiale a émis une demande d’information (Request for Information ou RFI) pour savoir si des organismes privés, voire universitaires, seraient intéressés par la fourniture de services de communications entre Mars et la Terre par des satellites en orbite autour de la Planète rouge. Son idée est d’amener le secteur privé à investir dans un satellite essentiellement de relais commercialisant ses services.
Toutefois, cette RFI n’est pas un appel d’offres. La Nasa ne garantit pas qu’elle octroiera un contrat à l’issue de la procédure. Elle recherche plutôt des informations sur la meilleure façon de garantir le transfert de données entre les deux planètes au cours de la décennie 2020 (...)
Au pays du capitalisme roi, cette idée n’est pas aussi incongrue qu’il y paraît. En s’engageant à acheter, en effet, des minutes de communications sur toute la durée de vie d’un service commercial, la Nasa souhaite pousser le secteur privé — ou des laboratoires universitaires — à investir ce créneau. Dans le même esprit que celui qui a permis à SpaceX et Orbital Sciences de développer leur propre cargo spatial dans le cadre du partenariat public-privé COTS, l’agence spatiale fait le pari que de nouvelles technologies et des services à valeur plus ou moins ajoutée sont susceptibles d’émerger. L’objectif de cette RFI est d’explorer de nouveaux modèles économiques basés sur le principe du PPE. Autrement dit, la Nasa fournirait de nouvelles technologies et céderait un certain nombre de brevets, favoriserait le transfert des technologies les plus critiques. En échange, l’autre partie financerait l’achat, la construction et le lancement de ce satellite.
À cela s’ajoute que la Nasa donnerait carte blanche à l’opérateur pour y intégrer d’autres charges utiles. Ce satellite devra utiliser les dernières innovations en matière de télécommunications pour augmenter les taux de transfert qui, aujourd’hui, ont atteint un plancher. (...)