
La Banque centrale européenne (BCE) a publié, mercredi 22 septembre, les résultats de son premier stress test climatique. Sans mesures fortes, le PIB en Europe pourrait diminuer de 10 % d’ici à 2100.
Le rapport est technique, mais la Banque centrale européenne (BCE) adresse aux gouvernements un message éminemment politique, les pressant d’agir au plus vite pour enclencher la transition vers une économie zéro carbone. (...)
L’exercice consistait à tester l’impact du changement climatique sur plus de quatre millions d’entreprises dans le monde et sur 1 600 banques de la zone euro. La conclusion en est qu’« il est essentiel d’opérer une transition précoce et progressive, afin de pouvoir atténuer le coût de la transition verte et l’impact futur des catastrophes naturelles », a déclaré Luis de Guindos, vice-président de la BCE, dans un communiqué accompagnant la publication de l’étude.
Deux risques ont particulièrement été identifiés. Le premier est physique, lié à l’augmentation de la fréquence et de l’ampleur des catastrophes naturelles. Les usines de production situées dans des zones exposées aux risques naturels, par exemple près des rivières ou en bord de mer, et donc sujettes aux inondations, pourraient alors subir des dommages importants. « Ces dommages pourraient interrompre le processus de production à court terme et potentiellement conduire à la faillite de l’entreprise à plus long terme », note la banque centrale. Le second consiste en un risque de transition, celui du coût de l’introduction de politiques coercitives pour réduire les émissions de CO2, en particulier pour certaines industries fortement émettrices. Ces industries carbonées (exploitation minière, extraction de combustibles fossiles, métallurgie, etc.) devraient supporter des charges considérables pour réduire ces émissions, « ce qui augmenterait leur probabilité de défaillance à court ou moyen terme », souligne la BCE. (...)
Entre ces deux écueils
L’institution tranche toutefois, entre ces deux écueils. « Les coûts à court terme de la transition sont dérisoires par rapport aux coûts d’un changement climatique non maîtrisé à moyen et long terme », soutient-elle. L’impact du risque physique sur la croissance l’emporte sur les coûts de transition dans tous les scénarios et tout au long de l’horizon de projection. (...)
« Les résultats montrent que les entreprises et les banques bénéficient clairement de l’adoption précoce de politiques vertes pour favoriser la transition vers une économie sans carbone », conclut la banque centrale.