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P’tit Billet
LA PALESTINE : de l’ONU à l’UNESCO
Lionel de Cahors P’tit Billet 49-10
Article mis en ligne le 31 octobre 2011

Le conseil exécutif de l’agence onusienne spécialisée dans l’éducation, la science et la culture a approuvé le 05 octobre 2011, à une large majorité (par 40 voix sur 58), une recommandation à l’initiative des pays arabes, en vue d’attribuer à la Palestine le statut de membre à part entière. Les Palestiniens qui siègent à l’Unesco avec le statut de " mission d’observation", ont demandé leur adhésion comme État membre à part entière. Pour que la Palestine obtienne un statut d’État membre à l’Unesco, la Conférence doit l’approuver par une majorité des deux tiers de ses 193 membres, lors de la session du lundi 31 octobre qui se tiendra à Paris, où siège l’organisation. Les Palestiniens sont quasiment assurés d’obtenir cette majorité.

Le gouvernement espagnol a déjà annoncé qu’il voterait oui à la recommandation du conseil exécutif de l’Unesco. Les États-Unis et plusieurs pays européens, dont la France ont dès le début de cette requête, recommandé au bloc arabe d’attendre le résultat des débats en cours au Conseil de sécurité de l’ONU à New York sur l’adhésion de la Palestine, et les pressions occidentales ont redoublé pour s’opposer à cette demande jugée prématurée (63 ans après 1948 !) par le Quai d’Orsay, alors que dans le passé, bien d’autres pays ont déjà été admis à l’Unesco, avant de l’être à l’ONU.

Les États Unis ont donc décidé d’utiliser tous les moyens, y compris le chantage financier et sont prêts à suspendre leur participation (22%) au fonctionnement de l’agence onusienne, pour barrer la route à l’admission de la Palestine à l’ONU et à l’Unesco.

Si la Palestine est admise, l’Unesco risque à nouveau de perdre la contribution et la participation des USA, comme cela c’est déjà passé de 1984 à 2003. Ce qui n’a du reste, pas empêché l’Unesco de fonctionner. Les États-Unis ont quitté l’Unesco en 1984, invoquant la mauvaise gestion et la politisation de l’agence des Nations unies, suivi un an plus tard de la Grande Bretagne.

De quoi ont-ils peur ? Qu’une fois membre à part entière de l’Unesco, la Palestine puisse alors déposer des demandes de reconnaissance au patrimoine mondial de l’humanité des vieilles villes d’Hébron et de Naplouse, ou des sites culturels et historiques dans les territoires occupés par Israël, comme Bethléem, la cité natale du Christ ?

Pourtant qui se souvient encore qu’en 1948, les États-Unis avaient hésité à reconnaître Israël en abandonnant son soutien à la résolution 181 de l’ONU du 29 novembre 1947 ?

Quel singulier retournement de l’histoire.

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