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France 24
LA BOUE AU VENTRE - Immersion dans le camp de migrants de Grande-Synthe
Article mis en ligne le 17 janvier 2016

Entre 2 500 et 3 000 personnes en attente d’un passage pour l’Angleterre campent actuellement de Grande-Synthe, dans le nord de la France, à moins de 40 km de Calais. Ce sont très majoritairement des Kurdes, en provenance d’Irak. Depuis le début de l’hiver, ils survivent sous des bâches, dans le froid, la boue et l’indignité.

(... ) le discours de Sartyp est sans appel. "C’est terrible, ici", lâche-t-il tout en réchauffant ses mains autour d’un gobelet de thé brûlant. "La boue, le froid, regardez-nous… Nous sommes toujours comme ça, sales. Dites-le à votre gouvernement… Dites-leur, c’est terrible, ici", répète, le regard froid, cet avocat de profession. (...)

Pour gérer, nourrir et soigner ces milliers de personnes, les bonnes volontés ne manquent pas. Des dizaines de citoyens britanniques, belges, néerlandais arrivent quotidiennement à Grande-Synthe, les voitures remplies de nourriture, de chaussures, de chaussettes, de fruits, de médicaments… Mais c’est là que le bât blesse : cette générosité s’avère potentiellement néfaste. "Leur action est louable mais dommageable. Les distributions se font sans coordination, de manière anarchique. Résultat : nous sommes face à des gâchis de nourriture, à des risques de surmédication, à des problèmes de tri des ordures… La première urgence de ce camp, c’est l’organisation !", explique Mathieu Baltazar pour qui Grande-Synthe n’est rien de moins qu’une catastrophe humanitaire. "En Éthiopie, certains camps [de réfugiés sud-soudanais] comptent 25 000 personnes, mais les choses se passent mieux. Parce qu’il y a une aide très organisée. Ici, c’est la loi du plus fort." (...)