
Sous le règne de Nicolas Sarkozy, on avait déjà atteint le degré zéro de la politique. Maintenant on creuse.
Mais la bonne nouvelle, c’est qu’à défaut d’avoir résorbé le chômage, résolu le problème du logement, régulé les marchés financiers ou cherché une solution au réchauffement climatique, Nicolas Sarkozy et son équipe ont trouvé une stratégie pour pallier tous les problèmes que rencontre notre pays : l’islamophobie.
Cette solution a le mérite d’être économique, générique, consensuelle et facile à mettre en œuvre.C’est très simple : quelle que soit la question posée, il suffit de mettre en cause (au choix) : l’islam, les musulmans ou tout ce qui, de près ou de loin, s’apparente à une pratique religieuse identifiable comme telle. (...)
monsieur le ministre a précisé son propos. Ce n’est nullement une remise en cause du système de valeurs qui nous a conduits à la crise morale, sociale et économique sans précédent que traverse notre pays dont il s’agissait mais, plus prosaïquement, d’une n-ième opération séduction à destination d’un électorat qui ne haït point l’islamophobie.
Sommé de fournir des explications, Claude Guéant indique que « c’est la religion musulmane qui est en cause ». Si c’est une déclaration de guerre aux citoyens musulmans, elle a le mérite d’être claire.
Face à cela, il convient de faire preuve de retenue et d’esprit d’analyse. (...)
On peut juger la grandeur d’une civilisation à la façon dont elle se comporte en période de difficultés. A nous de faire en sorte que la notre sorte grandie des épreuves que nous traversons, en nous rassemblant autour de valeurs de respect et de tolérance plutôt qu’en nous montant les uns contre les autres, car ce dont nous avons besoin aujourd’hui plus que jamais, c’est d’hommes et de femmes capables d’incarner une espérance qui ne se nourrit pas du rejet de l’autre. (...)