
La ligne officielle consiste presque partout à dire que l’économie-monde va bientôt reprendre des couleurs pourvu que l’on fasse ceci ou cela. La réalité, c’est que personne, ni les gouvernements, ni les mégabanques, ni même les économistes bornés, n’y croit vraiment.
Le monde se trouve dans une dépression, sur le point de basculer dans un krach majeur. Personne, nulle part, n’en sortira indemne, même si quelques chanceux arriveront encore à en tirer financièrement profit. La préoccupation première de chaque gouvernement n’est pas de savoir comment s’en sortir bien mais de savoir comment s’en sortir moins mal que les autres. (...)
Des voix situées à la gauche de la gauche ne cessent de se plaindre que la zone euro est une institution fondamentalement néolibérale qui protège les banques et lèse les « petits ». C’est en grande partie vrai. Ce que je n’ai jamais compris, en revanche, c’est pourquoi l’on s’imagine que la gauche ferait mieux avec une collection d’Etats séparés. Il me semble que si l’Union européenne venait à disparaître, les forces néolibérales en seraient d’autant plus puissantes.
La conclusion est que l’UE et sa zone euro s’en tireront « moins mal » lors de l’effondrement qui s’annonce. Ce n’est peut-être pas glorieux mais, dans le sauve-qui-peut général, l’Europe est au moins assurée d’avoir un canot de sauvetage.
(...) Wikio