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L’Hécatombe de la Banque Espirito Sancto
Article mis en ligne le 30 juillet 2014
dernière modification le 25 juillet 2014

À propos de l’hécatombe dans la Banque Espírito Santo (BES), du groupe économique Espírito Santo (GES), de Portugal Telecom (PT) et de quelques autres sociétés dites portugaises mais en réalité qui ont une dimension internationale, le premier ministre portugais jure qu’aucun portugais ne sera obligé de payer les pertes provoquées par les fraudes et les imprudences de ces affaires privées ; le gouverneur de la banque centrale portugaise le confirme ; les commissaires et les techniciens de l’UE se succèdent pour manifester leur accord. C’est un mensonge, puisque la majorité de la population (ceux d’en bas), en vérité, ont déjà commencé à payer les dettes des groupes économiques en difficultés.

(...) Les dettes du GES sont seulement la partie visible de l’iceberg, puisque tout cela advient dans un contexte global : chaque élément de la chaîne de entreprises impliquées dans l’hécatombe du BES appartient à d’autres chaînes beaucoup plus complexes et globales ; le BES lui-même est seulement détenu à 25 % par le GES et 73 % de son capital est entre les mains de sociétés internationales.

Le domino des dettes financières retombe toujours sur les travailleurs (...)

les pouvoirs publics insistent à déclarer que les citoyens n’auront pas à payer un centime. Bien entendu, si on entend par « peuple » ceux d’en haut (les banquiers), alors le premier ministre dit la vérité ! ; mais si on pense à ceux d’en bas (les travailleurs, le petit commerce, les retraités, ...), il n’y a aucun doute qu’ils seront obligés de payer la totalité des pertes, tant directement que indirectement.
Prendre du revenu directement à ceux d’en bas, passe, par exemple, par le saccage des fonds des travailleurs (constitués par les cotisations pour la sécurité sociale) investis dans les sociétés des groupes économiques et financiers qui dominent l’économie.
Quant aux formes indirectes qui obligeront les travailleurs à payer les aventures financières du grand capital, elles sont nombreuses : au prétexte des difficultés financières des entreprises exposées, et sous le chantage aux licenciements collectifs, on peut s’attendre à des réductions de salaire (absolu et relatif), à des licenciements sélectifs, des retraites anticipées et à l’aggravation de la précarité. On connaît déjà très bien la chanson de ce carrousel, mais maintenant elle va sonner encore plus fort, à cause de cette nouvelle crise qui s’est déjà faite annoncer non seulement au Portugal mais aussi dans d’autres pays en Europe. (...)

Pour trouver des solutions efficaces et définitives au sujet de la dette publique et aux mesures d’austérité qui affectent les peuples de la périphérie européenne, il faut travailler aussi dans le cadre d’une coordination entre ces peuples en rassemblant – si possible – les peuples des deux cotés de la Méditerranée.
Récemment nous avons fait un saut qualitatif dans ce domaine : la présence croissante au parlement européen de nouvelles forces politiques, comme Syriza et Podemos, parmi d’autres courants conscients du besoin d’une coordination internationale contre l’austérité et contre la dette. Cela nous apporte un nouvel espoir.
Quand on dit que la présence de ces nouvelles forces dans les institutions européennes nous apporte un nouvel espoir, il faut bien comprendre ce que cela signifie et les limites de cette affirmation : on ne peut pas s’attendre à ce que la présence de quelques députés au parlement de l’UE (ou à quelque autre parlement, soit dit en passant) soit suffisant, par lui même, pour déclencher des changements dans la société, pour freiner le néolibéralisme et l’austérité, pour discipliner les règles des banques et de la finance, pour socialiser la banque et la soumettre au contrôle des citoyens, pour décréter la répudiation des dettes illégitimes, … Non, ce que la présence conjuguée de ces nouvelles tendances au centre des pouvoirs publics européens permet, c’est créer un centre névralgique, une nouvelle dynamique de communication, de coordination et d’apprentissage mutuel entre les mouvements sociaux de plusieurs pays. Ce saut qualitatif peut aider à changer le cours des événements. (...)